Au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier et sans communication publique, le ministère de l’éducation nationale a publié, au Journal officiel du jeudi 5 décembre, le nombre de postes ouverts aux concours des enseignants du second degré pour 2025. Les arrêtés, signés par la ministre démissionnaire, Anne Genetet, le 27 novembre, actent une baisse sensible des recrutements de titulaires par rapport à 2024.
Le Capes externe, principale voie de recrutement des professeurs de collèges et lycées généraux, proposera 4 890 postes, soit 232 de moins qu’en 2024 – et 1 000 de moins qu’en 2017. Le « troisième concours » du Capes, ouvert à des candidats ayant déjà une expérience professionnelle dans le privé, perd un quart de ses postes et en offrira 320 en 2025. Le principal concours de l’enseignement professionnel est aussi concerné (– 8 %, 95 postes), et l’enseignement technologique également (presque – 10 %).
Les postes ouverts à l’agrégation sont stables. Sur l’ensemble des concours externes et troisièmes concours, la session 2025 ouvrira ainsi 500 postes de moins. Les places aux concours internes (destinés aux agents publics) sont, elles, en légère augmentation (+ 73).
En lettres classiques, 60 places contre plus de 130 en 2023
Le détail par disciplines au Capes externe donne à voir des situations contrastées. Là où l’histoire-géographie, les sciences de la vie et de la Terre ou encore la philosophie gagnent des postes, d’autres en perdent, parfois dans des proportions considérables, alors qu’elles font partie des matières dites « en tension », celles où les enseignants manquent.
Le nombre de postes en allemand passe ainsi de 165 en 2024 à 101 en 2025, et aura été divisé par deux depuis 2023. En espagnol, sur la même période, le recul est de plus de 10 %, et de plus de 12 % en physique-chimie.
Le Capes de maths propose cinquante postes de moins par rapport aux 1 040 de 2024. En lettres modernes, 669 enseignants pourront être recrutés en 2025, trente de moins qu’en 2024, mais bien moins qu’à la session 2023 (755 postes). En lettres classiques, le concours n’offre plus que soixante places, contre plus de 130 en 2023.
Cette contraction des futures cohortes de mathématiques et de français semble d’autant plus surprenante que plus de 800 créations de postes avaient été annoncées comme indispensables en 2024 pour mettre en place les groupes de besoins dans ces disciplines en 6e et 5e, et que le cabinet d’Anne Genetet anticipait un besoin « d’un millier » de postes supplémentaires pour adapter la mesure aux 4e et 3e à la rentrée 2025.
Il vous reste 49.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.