La grotte des chauves-souris d’Albuñol, en Andalousie, dans le sud de l’Espagne, a été le théâtre de rites funéraires entre 7000 et 4000 ans avant Jésus-Christ. Découverts par des mineurs au XIXᵉ siècle, des objets – vêtements, vannerie, sandales, flèches et peut-être arcs – accompagnaient les défunts d’une communauté de paysans.
Ils font l’objet de nouvelles analyses depuis 2019, qui ont révélé la composition des objets d’archerie. « La hampe des flèches était faite de roseau, tandis qu’une partie en olivier devait servir de pointe », explique Ingrid Bertin, doctorante à l’université de Barcelone et à l’université Côte d’Azur à Nice. Elle est la première auteure d’une étude publiée dans la revue Scientific Reports, le 5 décembre, qui décrit aussi deux cordes d’arc. Celles-ci sont constituées chacune de deux tendons torsadés, tirés d’un chevreuil, d’un chèvre ou d’un suidé (porc ou sanglier). « Ce sont les plus anciennes de cette matière d’Europe », note la jeune chercheuse, qui a aussi analysé la colle utilisée pour fixer les plumes : il s’agit de brai de bouleau.