Les véhicules classés Crit’Air 3, qui seront interdits à la circulation dans la Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris au 1er janvier 2025 pour réduire la pollution de l’air, pourront déroger à ces nouvelles restrictions 24 jours par an, a annoncé lundi la métropole.
Les automobilistes détenteurs d’un véhicule Crit’Air 3 (certificat de qualité de l’air), soit les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les voitures à essence d’avant 2006, seront en outre dispensés de contrôle durant un an, selon l’arrêté de mise en place de la ZFE présenté par le président de la Métropole du Grand Paris (MGP), Patrick Ollier, lors d’un conseil métropolitain.
Il s’est dit « extrêmement déçu » par la décision du gouvernement de supprimer, via un décret début décembre, les primes à la conversion pour l’achat d’un véhicule peu polluant, des aides que la métropole venait jusque-là compléter. Ces aides tomberont ainsi de 22 000 euros à 10 000 euros, a déploré Patrick Ollier, demandant au gouvernement de « revoir sa feuille de route » pour aider à mettre en place la ZFE.
« Abandon de l’Etat »
Le dispositif est jugé « socialement risqué » par l’ensemble des élus de la métropole qui dénoncent « l’abandon de l’Etat », comme l’a dit à l’Agence France-Presse Sylvain Raifaud, président du groupe écologiste à la MGP. Plus de 420 000 véhicules sont concernés par ces nouvelles restrictions, déjà appliquées aux vignettes Crit’Air 4 et 5.
La ZFE comprend une large partie du Grand Paris, soit 77 communes sur les 131 de la métropole, à l’intérieur du périmètre formé par l’autoroute A86, du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures.
Des souplesses supplémentaires seront en outre accordées aux professionnels, selon une liste de 22 catégories socio-économiques. Douze grandes agglomérations françaises ont déjà mis en place une ZFE. Seules les métropoles parisienne et lyonnaise sont obligées de limiter la circulation des véhicules Crit’Air 3 à compter du 1er janvier parce qu’elles dépassent les seuils de pollution pour deux types de polluants (particules fines et dioxyde d’azote).
Le dispositif, encadré par la loi climat et résilience de 2019, vise à diminuer la pollution de l’air et ses effets sur la santé. Quelque « 4 970 décès prématurés par an dans la métropole du Grand Paris pourraient être évités si les recommandations de l’OMS étaient respectées », selon la consultation publique qu’avait lancée la MGP.