Alors que François Bayrou poursuit ses consultations pour tenter de composer son gouvernement, un baromètre politique Odoxa – Mascaret dévoile l’état d’esprit des Français.
Ils se disent majoritairement favorables à la fin de la Vᵉ République, ainsi qu’à un scrutin présidentiel unique pour qu’un chef d’État n’ait plus le droit de se représenter.
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François Bayrou nommé Premier ministre
« Je n’ignore rien de l’Himalaya qui se dresse devant nous, des difficultés de toute nature », a lancé le nouveau Premier ministre François Bayrou vendredi, lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur. Il part en effet de loin. Selon le Baromètre politique Odoxa – Mascaret, réalisé pour Public Sénat et d’autres titres de presse quotidienne régionale, réconcilier les Français avec la démocratie ne sera pas évident, 56% d’entre eux réclamant désormais la fin de la Vᵉ République et l’avènement d’une VIᵉ. Par ailleurs, 52% d’entre eux demandent un scrutin présidentiel unique pour qu’un Président n’ait plus le droit de se représenter.
Pour 74% des sondés, Emmanuel Macron n’est pas un bon président
Si la cote d’Emmanuel Macron a légèrement augmenté après la réouverture de Notre-Dame de Paris et le remplacement de Michel Barnier à Matignon, 74% des sondés estiment qu’il n’est pas un bon président. Un constat dû à la plus grave impasse politique des dernières décennies, mais aussi à un rejet de sa propre personne. Selon l’étude, Emmanuel Macron suscite deux fois plus de rejet (52%) que d’adhésion (24%), se positionnant comme la 2ᵉ personnalité politique la plus « détestée » de France, derrière Jean-Luc Mélenchon.
François Bayrou, qui s’est annoncé comme un Premier ministre « de complémentarité » avec le chef de l’État, suscite, lui aussi, peu d’enthousiasme au sein de l’opinion publique, avec 34% de rejet. Au sein de son propre camp, seuls 48% des sympathisants « Renaissance-MoDem-UDI-LR » disent être en « adhésion » avec lui, le plaçant loin derrière l’ancien Premier ministre Michel Barnier (67%).
À ce baromètre réalisé la veille de sa nomination à Matignon, vient s’ajouter la première polémique de François Bayrou en tant que Premier ministre. Il s’est attiré lundi de vives critiques en choisissant de présider le Conseil municipal à Pau en pleine crise à Mayotte et discussions pour former son gouvernement.
Toutefois, alors que François Bayrou se positionne en défenseur historique du scrutin proportionnel, 74% des sondés se disent très favorables à ce que l’élection des députés se fasse désormais ainsi, plutôt qu’au scrutin majoritaire.