Si les histoires d’amour « finissent mal en général », la Gen Z a décidé de dédramatiser avec la tendance Dating Wrapped.
Cette trend, très en vogue sur TikTok et Instagram, consiste à faire le bilan, façon rapport d’activité, de son année amoureuse.
Les utilisateurs compilent sous forme de camemberts et avec humour, le nombre de rendez-vous, le nombre de ruptures ou encore le nombre de fois où ils ont été ghostés.
De nombreuses applications proposent de faire le bilan de l’année écoulée. C’est par exemple le cas de la SNCF ou de Spotify qui compilent vos habitudes sous forme de rétrospective à partager sur les réseaux sociaux. La Gen Z surfe sur ce modèle et le détourne pour faire le bilan amoureux de leur année. C’est ce qu’on appelle le Dating Wrapped.
Déboires amoureux et autodérision
« Je suis allé à 22 premiers rendez-vous, 17 deuxièmes rendez-vous et 3 troisièmes rendez-vous. Clairement, quelque chose se passe entre le deuxième et le troisième — peut-être qu’ils se rendent compte de mes conneries — parce que les chiffres chutent drastiquement« , partage par exemple un utilisateur sur TikTok en partageant son bilan amoureux de 2024. Une autre résume « dix prétendants, six premiers bisous et toujours célibataire« . C’est sous cette forme que de nombreux célibataires font le bilan désastreux de leur année amoureuse. La Gen Z imite ainsi les bilans d’entreprise, les détourne pour répertorier tout ce qui s’est mal passé pour eux. Ghosting, rendez-vous ratés, nombre de dates, motifs de rupture, tout est compilé sous forme de PowerPoint, camembert et autres graphiques. Et comme la Gen Z est pleine d’humour, elle n’hésite pas à partager leur bilan, avec beaucoup d’humour et d’autodérision sur TikTok et Instagram. Pour certains utilisateurs, c’est l’occasion par exemple de voir qu’ils sont toujours attirés par le même profil, ou se font larguer toujours de la même manière.
Girl (boss) power
Si les célibataires s’amusent de leurs déboires amoureux avec humour, la tendance Dating Wrapped montre aussi les défis et les difficultés à trouver l’amour dans un monde dans lequel l’univers du dating a été bouleversé par les applications. En effet, même si la Gen Z tente de dédramatiser, cette tendance est très révélatrice de la complexité des relations amoureuses toxiques. Partenaires toxiques, ghosting, gaslighting, catfishing, rendez-vous ratés, ruptures, coups de foudre et désillusions sont évoqués. Certes, partager toutes ces mauvaises expériences sur un ton humoristique sert à faire des vues et amuser la galerie, ce déballage est aussi positif. Pour la psychologue Johanna Rozenblum, interrogée par Doctissimo, « il y a quand même un côté intéressant de « prise de pouvoir » de la femme célibataire, si on creuse un peu plus. Plutôt que de se morfondre, de faire un bilan noir de leur année infructueuse, les voilà à commenter sous forme de graphiques et de camemberts ». Elle estime que c’est également une façon de « mettre cela à distance, tout en mettant en avant son côté entrepreneurial, girl power, organisé… Bien loin du pathos de la jeune femme qui cherche à se caser ». S’il n’y a pas de réflexion ou d’introspection, elle explique cependant pourquoi tant de jeunes adultes ressentent un « burn out dating » ou se détournent de plus en plus des applications de rencontre.