Emmanuel Macron a annoncé une loi spéciale pour Mayotte.
Elle doit permettre « d’alléger les procédures administratives » pour faciliter et accélérer la reconstruction.
François Lenglet, spécialiste économie de TF1, livre sa mise au point sur le plateau du 20H.
Cette loi spéciale, c’est l’équivalent d’un raccourci qui permet d’éviter les embouteillages. Des procédures spéciales qui permettent de contourner notre foisonnante réglementation en matière d’urbanisme, de respect de l’environnement ou de conservation du patrimoine. Les JO de Paris ont bénéficié d’un tel dispositif, qui a permis de limiter les plaintes et les recours. Des recours innombrables qui paralysent désormais tout projet. Notre-Dame a aussi profité d’une voie rapide comme celle-là, facilitant par exemple la sélection des entreprises qui ont préservé d’abord, puis reconstruit ensuite la cathédrale. Une sélection habituellement ralentie par de lourdes procédures.
Alors certes, la création de ces régimes d’exception est un aveu d’impuissance. Il faut chez nous sept ans pour créer une ligne de tramway, contre trois ans seulement en Allemagne. Selon la Cour des comptes, il faut en France dix ans pour obtenir l’autorisation de construire des éoliennes en mer. C’est deux fois plus que chez nos voisins européens. Mais c’est aussi une leçon pour la réforme de l’État. Plutôt que de tenter de modifier l’amoncellement de règlements et d’obligations baroques qui pèsent sur le pays, ne faut-il pas tout simplement les laisser prendre la poussière et les contourner ?