Le mouvement islamiste palestinien a reproché à Israël d’avoir mis sur la table de « nouvelles conditions » dans les discussions indirectes en cours à Doha.
Israël a dans la foulée accusé à son tour le Hamas de « poser de nouveaux obstacles dans les négociations ».
Parmi les principaux points de blocage figurent le caractère permanent ou non d’un cessez-le-feu et la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre.
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Israël et le Hamas en guerre
La trêve attendue est-elle vraiment proche à Gaza ? Les signaux émis depuis plusieurs semaines le laissaient penser. Mais ce mercredi, le Hamas et Israël se sont accusés mutuellement d’enrayer les négociations pour un accord sur un cessez-le-feu et la libération d’otages détenus dans la bande de Gaza.
Le mouvement islamiste palestinien a d’abord reproché à Israël d’avoir mis sur la table de « nouvelles conditions » dans les discussions indirectes en cours à Doha depuis plusieurs jours, sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis. Elles concerneraient selon lui le retrait des troupes israéliennes de Gaza, le cessez-le-feu, le retour chez eux des déplacés et un échange entre prisonniers palestiniens détenus par Israël et otages retenus à Gaza. Ces « conditions ont repoussé la conclusion d’un accord », a affirmé le mouvement dans un communiqué.
Israël n’a mis que quelques minutes à répondre, accusant à son tour le Hamas de « poser de nouveaux obstacles dans les négociations ». « L’organisation terroriste Hamas ment une fois de plus, revenant en arrière sur des points qui avaient fait l’objet d’un accord », a dénoncé le bureau du Premier ministre Benyamin Nétanyahou.
Des « avancées » pour un accord sur les otages
Le mouvement palestinien a précisé que les négociations se poursuivaient à Doha, mais ces déclarations tranchent avec l’optimisme affiché ces derniers jours des deux côtés. Benyamin Nétanyahou avait évoqué lundi, avec « prudence », des « avancées » pour un accord sur les otages à Gaza, confirmées le lendemain après le retour en Israël des négociateurs envoyés à Doha. Le Hamas et deux autres groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine, avaient affirmé la semaine passée qu’un accord de cessez-le-feu était « plus proche que jamais » si Israël n’imposait pas de nouvelles conditions. En dépit d’efforts diplomatiques intenses, aucune trêve n’a pu être conclue depuis celle d’une semaine intervenue fin novembre 2023, le mois suivant l’attaque du 7-Octobre menée par le Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre.
Alors que la fête juive de Hanouka s’apprête à démarrer, des proches d’otages israéliens ont pressé ce mercredi Benyamin Nétanyahou de parvenir à un accord. « Il est temps de les ramener, Benyamin Nétanyahou, ça dépend de toi. Tout le monde veut leur retour et est prêt à payer un prix fort, mais il est temps, n’attends pas », a exhorté lors d’un rassemblement sur la « place des otages » à Tel-Aviv Sharon Sharabi, frère d’Eli et Yossi Sharabi, tous deux otages à Gaza, Yossi Sharabi étant mort en captivité.
Encore des points de blocage
Parmi les principaux points de blocage entre Israël et le Hamas figurent le caractère permanent ou non d’un cessez-le-feu et la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre. Israël s’oppose fermement à ce que le mouvement palestinien puisse à nouveau diriger un jour le territoire. « Il n’y aura pas ici de pouvoir du Hamas ni d’organisation militaire du Hamas, mais une nouvelle réalité grâce aux combats qui se poursuivent quotidiennement », a déclaré ce mercredi le ministre de la Défense Israël Katz. Il s’exprimait depuis le « couloir de Philadelphie », une bande de terre contrôlée par l’armée israélienne le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, qui fait également figure de point d’achoppement dans les négociations.
Pendant ce temps-là, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé qu’au moins 17 Palestiniens « dont des femmes et des enfants » avaient trouvé la mort ce mercredi dans des frappes israéliennes.