A dix jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’entrevue, annoncée au dernier moment, donne une idée du sentiment d’urgence qui s’est emparé des dirigeants européens : Emmanuel Macron et Keir Starmer ont dîné ensemble, jeudi 9 janvier, dans la résidence de campagne du premier ministre britannique, le manoir de Chequers, au nord-ouest de Londres. Tandis que le flou demeure sur les intentions du président élu américain au sujet de l’Ukraine, sinon qu’il veut mettre fin rapidement au conflit avec la Russie, les deux hommes ont consacré la majeure partie de leur rencontre à cette question, au moment où les forces russes progressent dans l’est du pays.
Emmanuel Macron et Keir Starmer « ont réaffirmé leur volonté de se coordonner étroitement afin de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire », a fait savoir l’Elysée après l’entretien : « Ils ont insisté sur l’importance d’offrir des garanties de sécurité » à Kiev. L’idée défendue par Paris et Londres, dont il a été question lors du dîner, selon plusieurs sources, serait de former une coalition de pays volontaires afin de déployer des soldats sur le territoire ukrainien, dans l’hypothèse d’une cessation des hostilités. Il s’agit ainsi, faute d’une adhésion rapide de Kiev à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de tenter d’empêcher une nouvelle offensive de la Russie.
Le déploiement de troupes occidentales est « l’un des meilleurs instruments » pour « forcer la Russie à la paix », avait souligné, jeudi après-midi, le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une rencontre avec ses alliés sur la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne – la dernière sous l’égide du secrétaire d’Etat à la défense de Joe Biden, Lloyd Austin.
« Aucune preuve que Poutine veut négocier »
La livraison de 30 000 drones a été annoncée pour l’occasion, jeudi, par le Royaume-Uni et la Lettonie, cofinancée par le Danemark, les Pays-Bas et la Suède. Pour le président ukrainien, qui s’est ensuite rendu à Rome afin de rencontrer Giorgia Meloni, la prise de fonctions de Donald Trump va ouvrir un « nouveau chapitre » pour l’Europe, surtout s’il devait, comme redouté dans les capitales du continent, réduire l’appui militaire américain pour contraindre l’Ukraine à négocier.
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