Déjà dévastée par le cyclone Chido, Mayotte a été placée samedi 11 janvier en alerte cyclonique orange en prévision du passage de Dikeledi au large du sud de cet archipel de l’océan Indien, a annoncé la préfecture de Mayotte. Le niveau orange implique dès à présent « l’arrêt de la circulation des barges » (les ferrys locaux), a précisé su X la préfecture, qui tire la sonnette d’alarme au sujet d’« une dégradation significative des conditions météorologiques » dès samedi soir.
A 3 h 34 locales (1 h 34 à Paris) samedi, Dikeledi se trouvait à 800 kilomètres à l’est de Mayotte, selon Météo-France. « Il faut se préparer sérieusement à l’éventualité d’un passage du cyclone au plus près et au déclenchement de l’alerte rouge », a averti la préfecture de ce département d’outre-mer de 320 000 habitants.
Dans son dernier bulletin, Météo-France prévoit « une importante dégradation pluvieuse et venteuse » au moment du passage de Dikeledi près de l’archipel, et annonce « de très fortes pluies pouvant générer des inondations ». Les prévisionnistes anticipent toutefois un affaiblissement de Dikeledi dans la nuit de samedi à dimanche « au stade de forte tempête tropicale, avant [qu’il ne] circul[e] au large du sud de Mayotte en journée de dimanche ».
« Extrême vigilance »
L’entrée en vigueur de cette alerte orange survient moins d’un mois après le passage du cyclone Chido, le plus dévastateur qu’ait connu le petit archipel de l’océan Indien en quatre-vingt-dix ans. Chido a causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France. Le passage de ce cyclone tropical intense a fait au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés, en provoquant la destruction de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département de France.
« Compte tenu de la fragilité du territoire suite au passage de Chido, le préfet en appelle donc à l’extrême vigilance de toute la population », a mis en garde la préfecture sur X. A Mayotte vendredi, les files d’attente devant les stations-service se sont allongées de manière exceptionnelle et les habitants s’approvisionnaient en packs d’eau, ont constaté des journalistes de l’Agence-France Presse.
Les cyclones se développent habituellement dans l’océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface sont proches de 30 °C dans la zone, ce qui fournit une énergie importante aux tempêtes. Ce phénomène de réchauffement climatique a été observé également cet automne dans l’Atlantique nord et le Pacifique.