Coup dur pour la benjamine de la 10e édition du Vendée Globe. Le J3, une petite voile d’avant prévue pour le gros temps d’environ 50 m2, de Violette Dorange (DeVenir) est tombé à l’eau, a fait savoir la skippeuse de 23 ans, dimanche 12 janvier, alors qu’elle se trouve dans l’Atlantique Sud, au nord des îles Malouines. « Le système qui le maintient a cassé, a-t-elle raconté. Je me suis d’abord chargée de [le] récupérer, mais j’ai galéré parce qu’il y avait 35 nœuds [de vent, soit environ 65 km/h]. Quand je l’ai récupéré, je l’ai mis dans la trappe, mais, au même moment, j’ai cassé la charnière de la trappe de soute à voile. »
Si la jeune marin a réussi à limiter les dégâts, elle attend désormais que les conditions météo se calment pour pouvoir monter au mât. « C’est dur parce que ça veut dire que je n’ai plus de voile d’avant pour le vent fort alors que j’ai encore du vent moyen à 35 nœuds avec des rafales à 40 nœuds [74 km/h]. Il va falloir prendre mon mal en patience. » Violette Dorange était, au pointage de 11 heures, 28e (à 5 875 milles, soit 10 880 km du premier) dans ce tour du monde quadriennal en solitaire, sans escale et sans assistance.
En tête, les leaders Charlie Dalin (Macif-Santé-Prévoyance), 1er, et Yoann Richomme (Paprec-Arkéa), 2e, eux, avancent très vite : ils ont parcouru plus de 520 milles (963 km) lors des dernières vingt-quatre heures. L’écart entre les deux hommes se stabilise (143 milles, 265 km) et même si Yoann Richomme est plus rapide, le scénario, sauf avarie, reste favorable à Charlie Dalin, attendu aux Sables-d’Olonne (Vendée) mardi, entre 5 heures et 11 heures. Sébastien Simon (Groupe-Dubreuil), 3e à 819 milles (1 517 km) de Charlie Dalin, devrait quant à lui arriver dans la nuit de jeudi à vendredi.
Eric Bellion abandonne
Cette journée marque aussi le sixième abandon – les concurrents encore en course sont 34, sur 40 partants. Eric Bellion (Stand-As-One), qui évoluait en 29e position, a en effet annoncé qu’il renonçait. Alors qu’il avait doublé le cap Horn (Chili), le 9 janvier, et entamé sa remontée de l’Atlantique, après avoir dû réaliser, quelques jours, la délicate réparation du point de fixation de son étai (câble tenant en partie le mât) de J2 (voile d’avant d’environ 100 m2), il avait fait savoir, samedi 11 janvier, qu’il se déroutait vers les îles Malouines pour s’abriter de forts vents annoncés de nord-ouest, car celle-ci n’avait pas tenu.
Selon un communiqué de son équipe, les « conditions météo sur la zone » et la « configuration de l’archipel » ne permettaient pas au skippeur de 48 ans, 9e et premier bizuth de l’édition 2016-2017, de mettre son bateau en sécurité sans faire appel à une aide extérieure, proscrite par le règlement. Il n’a « pas jugé raisonnable de retenter seul cette réparation sans avoir la possibilité ensuite de tester son efficacité et sa fiabilité » et « réparer pour repartir dans une mer formée et une navigation au près aurait été synonyme d’accepter de perdre le mât à tout moment ». Deux membres de son équipe doivent le rejoindre demain afin de fiabiliser le mât. Cela fait, il compte ramener son bateau en solitaire, hors course, jusqu’aux Sables-d’Olonne.