Des milliers de Palestiniens exultent à travers la bande de Gaza à l’annonce d’une trêve ; réactions mitigées en Israël, où l’on attend le retour des otages
Des milliers de Palestiniens ont exulté mercredi soir dans toute la bande de Gaza à l’annonce d’un accord de trêve entre Israël et le Hamas après plus de quinze mois de guerre, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) et des témoins.
A Deir Al-Balah, dans le centre du petit territoire, des centaines de personnes ont très vite manifesté leur joie devant l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa – où tant de morts ont été dénombrés depuis le début de la guerre – en dansant, brandissant des drapeaux palestiniens ou prenant des photos.
Jointe par téléphone dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, Randa Samih, une déplacée originaire de la ville de Gaza, peine à contenir son émotion. « Je n’arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d’un an commence à toucher à sa fin », dit cette Palestinienne de 45 ans. « Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu. »
Abdelkarim, un habitant de Gaza âgé de 27 ans, dit éprouver « de la joie en dépit de tout ce que nous avons perdu ». « Je n’arrive pas à croire que je vais enfin revoir ma femme et mes deux enfants qui sont partis vers le sud il y a plus d’un an », ajoute-t-il
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, des centaines de personnes se sont rassemblées également, en chantant au son de tambours, selon un photographe de l’AFP.
Du côté israélien, l’annonce d’un accord de cessez-le-feu a provoqué des sentiments mitigés, entre joie et inquiétude. « D’un côté, bien sûr, je suis très heureux, mais je suis aussi inquiet car je veux voir l’accord se poursuivre jusqu’à ce que le dernier otage soit de retour chez lui, dans son lit, qu’il soit vivant ou mort », affirme à l’AFP Ornit Barak, 59 ans, présente à un rassemblement à Tel-Aviv pour réclamer la fin de la guerre et le retour de tous les otages.
« Je pense que tout doit être fait pour ramener tous les otages chez eux, c’est la priorité. Le prix est très, très élevé, c’est vrai, mais il faut les ramener. La douleur est immense, je ne peux pas imaginer ce que les familles [des otages] traversent, et nous devons tout faire pour les ramener chez eux », a dit pour sa part Tamar, enseignante de 38 ans, vivant à Jérusalem.