La semaine de quatre jours peut-elle s’ériger en modèle ? C’est l’une des questions qui ont guidé la conduite d’une première expérimentation collective en France de la semaine de quatre jours, avec réduction du temps de travail. Conçue avec le Centre des jeunes dirigeants (CJD) et l’association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) dans le cadre du dispositif « Pacte pour l’embauche » signé par la région Occitanie en 2022, elle est alors présentée comme un « contrat de progrès pour répondre aux nouvelles attentes au travail des salariés ».
Les deux problématiques alors posées sont les difficultés de recrutement et le besoin d’améliorer l’équilibre vie privée-vie professionnelle des salariés. Les résultats de l’expérimentation menée en Occitanie depuis dix-huit mois ont été rendus publics fin décembre 2024.
Difficile de parler de bilan pour un modèle qui ne produit que des cas particuliers. Le CJD en tire toutefois quelques leçons : « En termes de turnover comme d’attractivité, la semaine de quatre jours a réglé nos problèmes de tension de recrutement. La phase de préparation est très importante, avec une attention particulière portée à la conduite du changement et au dialogue social », indique Christian Andréo, le délégué général du CJD.
La semaine de quatre jours et le projet de l’entreprise
Sur les 12 TPE et PME de l’agroalimentaire, du BTP, du conseil et des télécommunications qui ont effectivement mené l’expérience occitane, deux ont abandonné « parce que leur situation financière ne permettait pas de poursuivre sereinement une expérimentation d’organisation du travail », explique M. Andréo.
Sur les dix entreprises qui ont poursuivi l’expérimentation, trois sont passées aux 32 heures, une a annualisé le temps de travail, et les autres se sont réorganisées en quatre jours en évitant les horaires à rallonge, notamment par la réduction du temps passé en réunion, mais en perdant un jour de télétravail pour d’autres.
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