PARAMOUNT+ – À LA DEMANDE – SÉRIE DOCUMENTAIRE
L’e-sport n’est pas votre truc ? Cette minisérie documentaire pourrait bien vous faire changer d’avis en vous faisant découvrir l’univers passionnant de League of Legends (LoL), jeu vidéo né en 2009 et devenu l’un des plus joués au monde, avec 150 millions de joueurs actifs quotidiens.
Elle s’adresse aussi à eux, qui vont pénétrer les coulisses de leurs équipes préférées tout au long des douze semaines de la LFL 2024 (Ligue française de « League of Legends »), l’équivalent d’une saison de Ligue 1 en football. Avec ses enjeux, ses défis, ses rivalités, ses secrets…
Diffusée la veille du lancement de la saison internationale de LoL à Berlin, le 18 janvier, avec les premiers matchs de la Coupe européenne LEC 2025, Dans « La Légende » a ainsi choisi de s’intéresser à quatre joueurs professionnels, de quatre équipes sur les dix de la LFL. En commençant par Caliste, jeune prodige recruté par la Karmine Corp. « On l’a signé à 16 ans », précise Kameto, streameur, fondateur et président de l’équipe devenue, en quatre ans, la seule en Europe à posséder sa propre enceinte, à Evry-Courcouronnes (Essonne).
Plus expérimenté et le plus charismatique des quatre, Oskar « Selfmade » Boderek évolue, lui, au poste de « jungler » (celui qui assiste les autres joueurs) pour l’équipe Vitality. Le regard rieur, il semble avoir établi une certaine connivence avec Anne Banschbach, sa directrice sportive.
En immersion dans le jeu
Il faut attendre l’épisode 2 pour faire la connaissance de Boukada, de la Team GO, et d’Eika, « un dinosaure qui performe » pour Gentle Mates, la plus récente des équipes, mais aussi la plus attendue, puisque créée par Gotaga, Brawks et « surtout, surtout », souligne le commentaire, par Squeezie, plus grand youtubeur de l’Hexagone (19,3 millions d’abonnés).
Les six épisodes suivent la chronologie des matchs, depuis la première phase, disputée à distance (à l’exception des LFL Days, en public), jusqu’au dernier duel, en public. Inspirée des shows américains, la mise en scène pointe le suspens, ajoute de spectaculaires – et trop rares – séquences en immersion dans le jeu, mais aussi des entretiens face caméra et des séquences plus privées, lors d’une pause dans une arrière-cour décrépite ou en van.
Essentiels à la compréhension, les deux commentateurs de la LFL, Tweekz et Laure Valée, décryptent règles et enjeux : les joueurs sont là pour gagner. Avant d’évoquer, plus loin, les revers de la médaille, qui vont des moqueries aux menaces de mort, dans cet univers masculin où les joueurs sont des garçons mais où deux équipes sont dirigées par des femmes. « LoL est l’un des jeux les plus toxiques », assure Tweekz.
Ajoutez à cela l’argent. Et l’on comprend mieux les visages fermés de ces hommes et femmes d’affaires trentenaires. « L’e-sport, c’est cruel. (…) Personne n’est indispensable », assure Eternity, team manager de Gentle Mates.
Aussi les joueurs sont-ils soumis à un rythme intense, s’entraînant de 10 heures du matin, pour les plus assidus, à plus de 23 heures le soir, tous les jours, pour un salaire allant de 1 500 euros à 8 000 euros – rarissime. C’est tout aussi intense pour l’encadrement. « Cela fait huit ans que je n’ai pas de vacances quand je veux, pas de week-end. Je suis un peu épuisé », assure Duke, coach de Team GO. Décidément, on n’est pas là – que – pour s’amuser.
Dans « La Légende », série documentaire d’Alexandre Pierrin (Fr., 2025, 6 × 35 min).