Le prix des cartes grises a fortement augmenté dans plusieurs régions cette année.
Les territoires justifient cette hausse par le besoin de trouver des recettes fiscales.
Dans les concessions automobiles, les potentiels acheteurs font la grimace.
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LE WE 20H
Une dépense supplémentaire qui fait grincer des dents. Le coût de la carte grise a fortement augmenté dans plusieurs régions (nouvelle fenêtre) cette année. En Normandie, son tarif a presque doublé en deux ans, la taxe y passant de 46 à 60 euros par cheval fiscal au 1ᵉʳ janvier 2025, soit l’échelon le plus haut autorisé au niveau national, après l’avoir augmentée de 35 à 46 euros un an plus tôt.
Dans une concession du Calvados, les potentiels acheteurs tirent la grimace. Et pour cause. Xavier souhaite faire l’acquisition d’un SUV. Il y a encore quelques semaines, il aurait dû débourser 418 euros pour la carte grise du véhicule. Aujourd’hui, elle va lui coûter 578 euros. Pour ce client, c’est la douche froide.
« 160 euros dans une option du véhicule, c’est parfait, c’est une option qu’on a désirée. On a autre chose à faire de nos finances que de sans arrêt augmenter les impôts« , déplore l’automobiliste dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article. Une dépense supplémentaire et des clients désabusés. « Quand vous faites une carte grise et que vous êtes dans les grosses cylindrées, ça fait mal« , lâche un autre client interrogé dans la vidéo.
Les régions doivent chercher de nouvelles sources de financement pour équilibrer leur budget
Les régions doivent chercher de nouvelles sources de financement pour équilibrer leur budget
Eric Champarnaud, cofondateur de la société de conseil en marketing C-Ways.
Le prix du cheval fiscal est voté tous les ans par les régions. La Normandie justifie cette nouvelle hausse par le besoin de trouver des recettes fiscales. Le passage à 60 euros devrait permettre d’encaisser plus de 36 millions d’euros par rapport au budget prévisionnel de 2024, a indiqué à la presse sa vice-présidente Virginie Carolo-Lutrot. D’autres territoires avancent la même explication. Elles anticipent une baisse des dotations (nouvelle fenêtre) de l’État.
« Les régions doivent chercher de nouvelles sources de financement pour équilibrer leur budget, et le certificat d’immatriculation en est une. L’augmentation du coût de la carte grise n’aura pas de conséquences sur les voitures électriques. Elle bénéficie toujours d’une exonération« , souligne au micro de TF1 Eric Champarnaud, cofondateur de la société de conseil en marketing C-Ways.
En moyenne, la hausse de cette taxe – qui concerne uniquement les véhicules thermiques et hybrides – s’élève à 11% au niveau national. Mais son montant varie fortement d’une région à l’autre. Dans le détail, le prix du cheval fiscal est passé de 55 à 60 euros en Centre-Val de Loire, de 51,20 à 59 euros en Provence-Alpes-Côte d’Azur, de 45 à 53 euros en Nouvelle-Aquitaine et de 27 à 43 euros en Corse, selon les données officielles de l’administration.
Depuis le 1ᵉʳ février 2025, la taxe est passée de 55 à 60 euros par cheval fiscal en Bretagne, de 48 à 60 euros en région Grand Est et de 51 à 57 euros à la Réunion. Dans les autres régions, son montant reste stable, de 30 euros en Martinique à 54,95 euros en Île-de-France. L’an dernier, cette taxe a rapporté aux régions environ deux milliards d’euros en 2023, selon l’association Régions de France (RdF), soit 7 à 8% des ressources des régions.