« Si l’Europe veut survivre, elle doit s’armer. » La déclaration tonitruante du premier ministre polonais, Donald Tusk, le 22 janvier, à Strasbourg, devant le Parlement européen, fait écho aux propos récents de plusieurs dirigeants des Vingt-Sept. Face aux pressions du président américain, Donald Trump, qui somme les Européens de financer bien davantage leur sécurité collective, alors que l’Ukraine est en difficulté face à la Russie, beaucoup de responsables du continent cherchent aujourd’hui à faire bouger les lignes sur la « défense européenne ». Mais, derrière la vigueur des propos, le chantier apparaît plus que jamais enlisé, suscitant de plus en plus ouvertement de l’inquiétude, voire de la consternation, chez de nombreux spécialistes.
« Avant, ces débats étaient relativement théoriques, mais maintenant, c’est devenu urgent », a lancé, mardi 21 janvier, Lembit Uibo, ambassadeur d’Estonie en France, devant l’Association des journalistes de défense. « Il n’y a pas assez d’argent, c’est une question de crédibilité face à l’adversaire », a souligné M. Uibo. Des propos alignés avec ceux de la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui a lancé, le 22 janvier, un vibrant appel à « investir » face à une industrie russe de la défense capable, selon elle, de produire « en trois mois (…) plus d’armes et de munitions que nous en douze ».
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