L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Du visage atypique de l’actrice japonaise Mariko Tsutsui, aux arêtes tranchantes et aux lignes instables, est né une quasi-sorte de sous-genre faisant planer malaise et ambiguïté autour de son personnage. On avait déjà pu s’en convaincre avec L’Infirmière (2019, sorti en France en août 2020), de Koji Fukada, dont l’héroïne, aide à domicile, éclaboussée par un fait divers, manifestait une parfaite opacité d’intention.
Le Jardin zen, le neuvième long-métrage de la réalisatrice Naoko Ogigami, mais le premier à trouver une distribution en France, renchérit sur cette partition grinçante, en auscultant cette fois les lourdes séquelles psychologiques provoquées par le désastre de Fukushima sur la société japonaise.
Le 11 mars 2011, alors qu’un séisme frappe la côte Pacifique du Japon, la vie de Yoriko (Mariko Tsutsui), femme au foyer, s’en retrouve bouleversée, en partie à cause du soupçon de contamination de l’eau du robinet, mais aussi de la défection de son mari (Ken Mitsuishi), qui s’enfuit du domicile. Des années plus tard, elle s’est reconstruit seule un semblant d’équilibre. Elle fait désormais partie de la secte Eau de la vie verte, qui vénère les bouteilles produites par un maître invisible, et s’est installé un karesansui, un jardin sec à base de sables et de rochers, censé préserver sa sérénité. Mais, un beau jour, son mari fait un retour inopiné, alors qu’il est atteint d’un cancer, chose vécue comme une intrusion par Yoriko, qui voit dès lors sa fragile autonomie remise en question.
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