Pascal Mousset, patron de quatre restaurants parisiens, le reconnaît avec un soupir : bien sûr qu’il fait appel, de manière occasionnelle, à des microentrepreneurs, en cuisine ou en salle. « Il y a quelques années, aucun restaurateur ne voulait aller là-dedans, parce que c’est une zone grise. Mais, au vu de la pénurie de personnel, on y est tous obligés », estime le propriétaire de Chez Françoise ou du Petit Marguery.
En cas de pic d’activité, ou d’absence inopinée de salariés le matin, il lui arrive ponctuellement d’utiliser ces applications de mise en relation avec des microentrepreneurs, qui ont fleuri ces dernières années : Brigad, Extracadabra, Onestaff… « Ça prend deux clics, et j’ai 50 candidats, puis une facture qui arrive par e-mail. Si je passe par une boîte d’intérim pour un CDD, c’est une déclaration préalable, un bulletin de salaire, un certificat de travail, une attestation employeur… », explique M. Mousset, par ailleurs président du Groupement national des indépendants Ile-de-France, l’un des gros syndicats patronaux du secteur.
Dans l’hôtellerie et la restauration, le nombre de microentrepreneurs est en croissance continue. Il est passé de 99 000, en 2018, à 150 000, en 2023 (des chiffres qui ne comptent pas les livreurs de repas), selon les données de l’Urssaf, tandis que le chiffre d’affaires global déclaré par ces travailleurs a doublé au cours de cette période. Une goutte d’eau dans un secteur qui compte plus de 1,3 million d’employés, mais qui témoigne de changements culturels en cours dans cet univers.
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