Tony Peillon, connu pour de nombreux faits d’escroquerie, était jugé pour viols et agression sexuelle.
Au terme de son procès qui a duré quatre jours, il a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle.
Le « Rocancourt du Tarn » a nié en bloc les accusations, affirmant que les victimes s’étaient liguées contre lui.
Il a nié jusqu’au bout. Au terme de son procès de quatre jours, la cour criminelle du Tarn a condamné mercredi 29 janvier l’arnaqueur en série Tony Peillon, surnommé le « Rocancourt du Tarn », à 17 ans de réclusion criminelle pour le viol de cinq femmes et l’agression sexuelle d’une sixième.
Les juges ont, conformément aux réquisitions du ministère public, retenu comme circonstance aggravante la multiplicité des victimes ainsi que la vulnérabilité de trois d’entre elles. En plus de sa peine d’emprisonnement, Tony Peillon est soumis à une obligation de soins, a l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et va être inscrit au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.
Ses escroqueries ont mis en lumière ses viols
Déjà connu pour de nombreux faits d’escroquerie, Tony Peillon a été jugé coupable par la cour criminelle de l’intégralité des faits qui lui étaient reprochés, des viols contre cinq femmes et une agression sexuelle contre une sixième, commis entre 2015 et 2021 à Rennes, Albi et Narbonne.
Né en Thaïlande, abandonné bébé et adopté à l’âge de trois ans par un couple français, Tony Peillon s’est, à 29 ans dont trois en prison, inventé de nombreuses vies pour monter ses arnaques, s’attirant chez les médias locaux le surnom de « Rocancourt du Tarn », du nom de Christophe Rocancourt, célèbre pour avoir arnaqué plusieurs stars françaises et américaines.
Ce sont d’ailleurs ses larcins, quelques centaines d’euros à l’encontre de la plupart des parties civiles, qui ont attiré l’attention sur ses viols. Lors de l’audition d’une victime de ses escroqueries, en 2018, la justice a pour la première fois eu vent de ces accusations contre Tony Peillon.
Lui n’en démord pas : tant lors de l’instruction que des débats au tribunal judiciaire d’Albi, il a maintenu la même défense, suggérant que ces femmes, furieuses qu’il les ait flouées, aient pu se liguer contre lui pour inventer de fausses accusations. Une version que les investigations n’ont pas permis de corroborer. Et que les avocats des parties civiles ont démonté, soulignant l’absence de contacts en ce sens entre les victimes, ou encore les conclusions des expertises psychiatriques.
« Le discours de Tony Peillon n’est que mensonges », a déclaré l’avocate générale Stéphanie Bazart lors de son réquisitoire. « Vous êtes passé complètement à côté de votre procès. Vous avez manqué l’opportunité de nous montrer votre humanité », lui a par ailleurs lancé Me Morgane Cayéré, l’avocate d’une des victimes.