L’homme de 32 ans qui a blessé au couteau une personne samedi dans un supermarché à Apt, dans le Vaucluse, a été mis en examen pour « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste », et placé en détention provisoire mercredi 29 janvier à Paris, a annoncé le Parquet national antiterroriste (PNAT).
Samedi, vers 17 h 30, Mehdi B. était entré dans le supermarché et avait porté « de nombreux et violents coups de couteau » à un homme qui se trouvait aux caisses, le frappant « à la gorge », puis « vers le haut du corps » en criant à plusieurs reprises « Allah Akbar », selon des témoins, relate le PNAT dans un communiqué. L’homme, « présentant plusieurs plaies au niveau de l’oreille et du menton, s’est vu reconnaître une incapacité totale de travail de sept jours », est-il mentionné.
L’assaillant avait été maîtrisé par un agent de sécurité du supermarché « avec l’aide d’un employé et de clients ». L’agent avait été légèrement blessé. Au sol était retrouvé « un couteau de cuisine, avec un manche en bois, dont la lame de 9 centimètres s’était brisée », souligne la même source. Mehdi B. avait été interpellé et placé en garde à vue.
Déjà condamné à trois reprises
Le PNAT s’est saisi des faits « au vu des éléments recueillis sur le mis en cause », qui est « de nationalité française, sans emploi et sans revenu, résidant à proximité du supermarché, chez un membre de sa famille ». Lors de sa garde à vue, il a reconnu les faits mais a contesté « toute intention homicide », rapporte le parquet antiterroriste. « Aucun lien avec une organisation terroriste n’est établi à ce stade », souligne encore le PNAT.
Mehdi B. a été condamné à trois reprises, notamment à six ans de prison en novembre 2017 par le tribunal correctionnel d’Avignon pour avoir confectionné « une ceinture explosive factice » et détenu, à son domicile, « plusieurs kilos de TATP en cours de fabrication, de liquides et de matériels servant à la fabrication d’engins explosifs ».
« Un attrait pour la littérature salafiste et prônant le djihad armé »
L’enquête avait relevé « son intérêt pour le Hamas et Daech », sans toutefois permettre « de caractériser un projet terroriste », souligne le parquet spécialisé.
En détention, il s’est rapproché d’« individus radicalisés », a montré « un attrait pour la littérature salafiste et prônant le djihad armé », et observé « des périodes de pratique religieuse radicale », ajoute-t-on.
Après évaluation, il a exécuté « sa condamnation en quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR) » et, à sa sortie en septembre 2021, a fait l’objet d’un suivi sociojudiciaire jusqu’en septembre 2024. Il a également fait l’objet d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance en 2021 et d’une visite domiciliaire en 2023, qui n’a rien donné.
Son entourage a évoqué « un état dépressif sévère » après « un épisode psychotique » en 2022 et l’a décrit comme « isolé, ayant intensifié sa pratique religieuse depuis 18 mois et tenant des propos complotistes et hostiles aux institutions étatiques », selon le PNAT.