Dans le ballet des débarquements et embarquements habituels à l’aéroport de N’Djamena, jeudi 30 janvier, l’A400M siglé d’une cocarde tricolore est presque passé inaperçu lorsqu’il s’est présenté peu après midi à l’entrée du tarmac, paré au décollage. A son bord, une partie des derniers 180 militaires français qui étaient encore basés au Tchad. Pour eux comme pour la France, une page se tourne : c’est la fin de leur présence sur la base Adji Kosseï, dernière emprise permanente de la France au Sahel et, plus largement, place forte de la présence militaire de l’ex-puissance coloniale en Afrique subsaharienne depuis les indépendances, en 1960.
La rétrocession aux autorités tchadiennes de cette base jouxtant l’aéroport de la capitale s’était faite un peu plus tôt dans la matinée, à l’issue d’une cérémonie discrète entre militaires français et tchadiens à laquelle la presse n’avait pas été conviée. Après une dernière Marseillaise, le drapeau français a été descendu pour laisser place au seul étendard tchadien. Les clés de la base ont ensuite été symboliquement remises par le général Pascal Ianni, chef du commandement français pour l’Afrique, au général Abakar Abdelkerim Daoud, le chef d’état-major général des armées tchadiennes.
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