Emmanuel Macron songerait-il à vendre la Joconde pour financer la rénovation du Louvre ?
C’est ce que prétendent des publications sur les réseaux sociaux.
Sauf que, même s’il le voulait, le président français ne pourrait pas mettre sur le marché le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Le tableau le plus célèbre de la planète s’est retrouvé au cœur d’une « infox » très partagée en ligne cette semaine. Des publications affirment que, pour financer les futurs travaux du Louvre, Emmanuel Macron songerait à vendre la Joconde de Léonard de Vinci. Rien que ça.
Une œuvre inestimable
Combien pourrait valoir Mona Lisa, sachant que la vente la plus chère de l’histoire est justement un autre tableau de Vinci, le Salvator Mundi, vendu en 2017 pour 400 millions de dollars au prince d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane (soit 339 millions d’euros à l’époque). Une somme astronomique qui ne serait pourtant qu’une bagatelle à côté de la Joconde, estimée entre 1 et 2 milliards d’euros en 2016, et que certains imaginent même à 50 milliards.
Vendre ce tableau peint par Léonard de Vinci au début du XVIᵉ siècle serait donc largement suffisant pour couvrir les travaux du Louvre, estimés à 800 millions d’euros. Sauf que même si le président de la République le voulait, ce qui n’est pas le cas, il ne pourrait pas mettre la Joconde en vente. La loi française interdit en effet depuis cinq siècles la vente d’œuvres d’art inscrites dans le domaine public. C’est le cas de la Joconde, comme de toutes les œuvres présentes dans les musées nationaux : elles appartiennent à tous les Français. Elles sont tenues pour inaliénables, donc invendables. Pour mettre Mona Lisa sur le marché, il faudrait amender la loi.
« On n’a qu’à vendre la Joconde »
Les fausses informations autour de la Joconde sont récurrentes. Régulièrement, des internautes propagent l’idée qu’« on n’a qu’à vendre la Joconde » pour payer les retraites ou pour éponger la dette publique. Il n’y a souvent qu’un petit pas à franchir pour faire passer ce scénario pour un projet gouvernemental réel. Mais cette fois, la rumeur vient d’un compte parodique qui s’affiche comme tel. Le problème, c’est qu’il publie des vidéos sans préciser qu’elles sont fausses, générées avec de l’intelligence artificielle.
Une vidéo montre par exemple un musée du Louvre si délabré que de l’eau coule du plafond. C’est faux, mais des médias officiels comme l’antenne francophone de la TV d’État chinoise CGTN l’a reprise en la présentant comme une information. Un autre détail facilite la propagation de ces publications parodiques. Sur le réseau social X, ex-Twitter, ils détiennent tous cette pastille bleue qui auparavant certifiait l’authenticité d’un compte, de personnalité ou d’institution. Depuis qu’Elon Musk a racheté le réseau social, l’estampille peut être obtenue par n’importe, pour peu qu’il paye pour cela.
Emmanuel Macron a annoncé le 28 janvier le lancement d’un vaste chantier de rénovation du Louvre, qui devrait s’achever en 2031. La place de Mona Lisa est centrale dans les questions soulevées par ce projet. Plébiscitée par les visiteurs du monde entier, la Joconde de Léonard devrait avoir son espace à part dans le musée rénové, et un tarif supplémentaire pour la voir est envisagé.
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