A 65 ans, Jean Le Cam, doyen de la 10e édition du Vendée Globe, doit franchir, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 février la ligne d’arrivée du tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance, auquel il participe pour la sixième fois d’affilée. Joint lundi matin par Le Monde, il fait le point sur sa course et la fracture des performances entre les Imoca (monocoques de 18 mètres) à foils, les bateaux des quinze premiers classés, et ceux à dérives droites, comme le sien.
Après 85 jours de mer, vous pointez en 20e position sur quarante concurrents engagés (dont sept ont abandonné), à moins de 100 milles (environ 180 kilomètres) de l’arrivée. Comment vous et Tout-commence-en-Finistère-Armor Lux, votre voilier à dérives droites, allez-vous ?
Je navigue à moitié couché sur l’eau et c’est assez désagréable. Le vent revient tout juste après une nuit dans la pétole [calme plat] donc je règle le pilote [automatique] et on essaie d’avancer le mieux possible dans la bonne direction. Normalement, l’arrivée est prévue la nuit prochaine et j’ai hâte.
Depuis les Açores, on a été sous voilure réduite avec tout le temps du vent assez soutenu et de la mer, donc là j’ai ma dose. D’autant que je n’ai plus de J2 [une voile indispensable aux conditions rencontrées] et que [l’Américano-Néo-Zélandais] Conrad Coleman (MS Amelin) est à mes trousses. Je suis un peu désarmé mais c’est à la fin de la foire qu’on comptera les bouses.
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