Nicolas de Rivière a été nommé ambassadeur de France en Russie ce samedi 1ᵉʳ février.
Ce diplomate d’expérience était auparavant représentant permanent aux Nations Unies.
La guerre en Ukraine figurera évidemment parmi ses sujets prioritaires.
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Ukraine : bientôt trois ans de guerre
Le poste n’est plus vacant. Depuis le départ de Pierre Lévy l’été dernier, Paris ne disposait plus d’ambassadeur en Russie (nouvelle fenêtre). Mais le nom de son successeur vient d’être dévoilé au Journal officiel (nouvelle fenêtre) : il s’agit de Nicolas Rivière. Le représentant permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations Unies devient « ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la Fédération de Russie ».
Une longue carrière au Quai d’Orsay
L’Élysée a donc opté pour un profil de diplomate très expérimenté. À 61 ans, Nicolas de Rivière a déjà occupé des fonctions à travers le monde entier. Diplômé de Sciences Po et de l’ENA, il a commencé sa carrière en 1992 à la sous-direction de l’ONU en charge des organisations internationales, des droits de l’Homme et de la francophonie du Quai d’Orsay. Un poste déjà haut-placé et qui l’a rapidement amené à devenir conseiller dans plusieurs ambassades, à La Haye (Pays-Bas) et Washington (États-Unis).
C’est au début des années 2000 que Nicolas de Rivière revient finalement en France. À partir de 2002, il travaille au ministère des Affaires étrangères, en tant que spécialiste des relations avec l’Asie et l’Amérique du Nord, avec les ministres alors en exercice, Dominique de Villepin puis Michel Barnier. Continuant ses diverses missions au sein de ce ministère jusqu’en juillet 2019, il ne quittera le Quai d’Orsay que pour rejoindre les Nations unies à New York.
L’Ukraine doit pouvoir se défendre
L’Ukraine doit pouvoir se défendre
Nicolas de Rivière, nouvel ambassadeur de France en Russie
Ce chevalier de la Légion d’honneur trouvera sur son bureau à Moscou l’un des dossiers les plus brûlants au niveau international : la guerre en Ukraine. Alors que les combats ont commencé il y a près de trois ans, la situation sur le front est toujours aussi complexe.
Le 31 octobre dernier, il avait condamné (nouvelle fenêtre) la « guerre d’agression brutale, illégale et injustifiable contre un État souverain » : « La Russie ne fera pas porter par d’autres la responsabilité d’un conflit qu’elle a choisi de déclencher et de poursuivre. Elle a décidé seule, au mépris des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, d’attaquer l’Ukraine, alors que celle-ci ne la menaçait en rien. […] La capitulation de l’agressé ne peut être la condition d’une négociation de paix respectueuse du droit international. L’Ukraine doit pouvoir se défendre pour être en position, lorsqu’elle le décidera, d’ouvrir des discussions en vue de l’établissement d’une paix juste et durable. »
Une déclaration ouvertement hostile à Vladimir Poutine et qui explique peut-être la réticence des autorités russes à accepter la nomination de ce diplomate. Moscou devait en effet donner son accord à l’arrivée de Nicolas de Rivière. Celui-ci se sera fait attendre six mois, pendant lesquels l’ambassade a été gérée par intérim par Zacharie Gross, ancien ambassadeur de France en Azerbaïdjan.