Un nouveau round de discussions politiques s’ouvre, à Paris, du 4 au 15 février, au sujet de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Enième épisode, voué à l’échec, d’une situation bloquée depuis 2021, disent les pessimistes. Dernière chance, espèrent les réalistes, de sauver le territoire menacé d’effectuer un grand bond en arrière depuis l’insurrection du 13 mai 2024.
Co-piloté par Matignon et un ministre des outre-mer Manuel Valls déterminé à avancer, mais dans « la discrétion » tant le sujet brûle les mains, le dossier a besoin d’un déclic. Les responsables politiques calédoniens, conscients de leurs indécrottables désaccords, en appelaient à l’Etat. Aussi, « le gouvernement proposera un document de travail », leur a écrit François Bayrou le 28 janvier. Voici les cinq nœuds principaux du dossier.
L’accord de Nouméa
Signé en 1998, inscrit dans la Constitution française, cet accord de décolonisation organise un large transfert de compétences nationales au territoire, et ses dispositions sont « irréversibles ». Les indépendantistes du FLNKS réclament d’achever le processus par le transfert des compétences régaliennes sans couper définitivement les liens (sécuritaires, financiers) avec la France : à l’issue d’une période de transition, la « nouvelle nation » sera établie selon eux sur la base de « conventions d’interdépendance avec l’Etat français ». Les loyalistes, autour de Sonia Backès et de Nicolas Metzdorf, rejettent eux l’accord de Nouméa parce qu’il ne serait « pas arrivé à construire un peuple calédonien ». Ils veulent maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la République, mais dans un fédéralisme interne proche de la partition entre les provinces du territoire, Kanak d’un côté, Européens de l’autre.
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