Dans un vaste parking plongé dans le noir, les crissements de pneus et les gaz d’échappement, plusieurs dizaines de chauffeurs de taxis collectifs palestiniens trépignent devant leur véhicule. Il est 7 heures du matin, dimanche 2 février, premier jour de la semaine à Ramallah. Habituellement, à cette heure-là, les vans orange de huit places, surnommés « serviss » en arabe (un mot dérivé du français « service »), qui font office de transport en commun à travers la Cisjordanie, se remplissent à toute vitesse.
Mais ce matin, comme les jours précédents, les clients se font rares. « J’ai perdu plus de la moitié de mes passagers habituels, explique Omar al-Bourini, 60 ans, au volant de son microbus aux sièges vides, moteur tournant, comme s’il ne voulait pas perdre une seconde pour prendre la route. Aujourd’hui, beaucoup de gens craignent de se déplacer. »
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas, le 15 janvier, le quadrillage de la Cisjordanie par les dispositifs israéliens entravant la circulation (checkpoints, blocs de pierre, remblais de terre, tranchées, barrières métalliques, etc.), qui était déjà étouffante, a encore empiré. Selon la Commission de résistance au mur et à la colonisation, un organisme gouvernemental palestinien, dix-sept nouvelles installations israéliennes ont fait leur apparition.
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