Ce n’est pas un sondage sur les augmentations de salaire envisagées par les chefs d’entreprise, mais bien une étude analysant les 630 accords déjà conclus dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2025, que publie le Centre Etudes & Data du cabinet Groupe Alpha, jeudi 6 février, et dont Le Monde rend compte en avant-première.
Premier constat : par rapport aux précédentes NAO, le nombre d’accords signés entre septembre et décembre est en nette baisse. « Soit les propositions des directions ont été jugées trop basses par les organisations syndicales, et l’évolution des salaires a été fixée par décision unilatérale de l’employeur, avance Alice Rustique, chargée d’études au Centre Etudes & Data. Soit il y a eu un attentisme : au vu du contexte économique et des incertitudes sur la politique fiscale, en l’absence de projet de loi de finances, directions comme salariés ont choisi de décaler les négociations à début 2025 en espérant y voir plus clair. »
Dans les entreprises qui revalorisent les salaires, les augmentations atteignent en moyenne 2,27 % (augmentations générales et individuelles confondues). Après 3,5 %, en 2024, et 4,6 %, en 2023, les enveloppes sont donc en nette baisse, en lien avec le ralentissement de l’inflation, laquelle reste un « référentiel-clé », note l’étude : les montants alloués sont fortement corrélés au niveau de l’inflation mensuelle constatée au moment des NAO.
« Les employeurs sont lucides sur leur besoin de rester attractifs »
« Ce qui est notable, c’est qu’on a cette année des négociations qui dépassent significativement la hausse des prix (1,4 % sur un an en janvier), une première depuis trois ans. Signe que malgré l’ère glaciaire budgétaire qui s’annonce et les craintes sur les carnets de commandes, les employeurs sont lucides sur leur besoin de rester attractifs », souligne Estelle Sauvat, directrice générale du Groupe Alpha. Elle rappelle que, pour les entreprises, les NAO sont « ce moment de raison où il faut réussir à trouver le juste équilibre ».
Il vous reste 33.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.