La connaissance des cinématographies de l’Est s’élargit grâce au travail acharné du distributeur Malavida qui creuse cette aire géographique depuis plus de vingt ans. Sa dernière trouvaille, Le Miroir aux alouettes (1965), exhumé en 2008 mais bénéficiant d’une restauration récente opérée à Prague en 2017, offre un nouvel éclairage sur le cinéma tchécoslovaque, que les cinéphiles français associent surtout à la « nouvelle vague » locale représentée par les Milos Forman (Les Amours d’une blonde, 1965), Jiri Menzel (Trains étroitement surveillés, 1966) ou Ivan Passer (Eclairage intime, 1965).
Son binôme de réalisateurs, Jan Kadar et Elmar Klos, l’un slovaque l’autre tchèque, appartient à une génération d’aînés, qui, actifs dès 1930-1940, eurent affaire aux années de propagande et de censure. Oscar du meilleur film étranger en 1966, Le Miroir aux alouettes obtint un retentissement considérable, pour son statut pionnier dans la représentation de la Shoah à l’écran, à une période, vingt ans après la fin de la seconde guerre mondiale, où il s’agissait encore d’un sujet tabou.
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