« Là, j’ai compris que c’était une escroquerie » : un faux concessionnaire piège une cinquantaine de Français sur Leboncoin

Une cinquantaine d’acheteurs de voiture d’occasion disent avoir été piégés sur Leboncoin par un faux concessionnaire basé à Nîmes ces deux derniers mois.

Une vaste arnaque au préjudice de 1,2 million d’euros.

Marie, 47 ans, pensait faire une bonne affaire : un SUV affichant seulement 6.000 km au compteur, proposés à 26.000 euros sur un site de vente en ligne. Intéressée, elle contacte le vendeur, qui se présente comme un professionnel basé à Nîmes. « J’ai quand même vérifié l’entreprise, j’ai vérifié la voiture. Le véhicule existait, le bon kilométrage, il n’est pas volé, pas endommagé », se remémore la victime dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. 

Rassurée, elle verse alors la totalité de la somme demandée, mais le jour précédent la livraison, elle envoie un mail pour valider l’heure de livraison, et en reçoit un en retour indiquant que l’adresse n’existe plus. « Et là, j’ai tout de suite compris que c’était une escroquerie », assure Marie. Elle ne sera jamais livrée. Et elle n’est pas la seule dans ce cas. 

Les professionnels de l’escroquerie organisent leur insolvabilité

Me David Dhote, avocat au barreau de Lille

Ces escrocs auraient fait une cinquantaine d’autres victimes dans toute la France, et auraient empoché au total 1,2 million d’euros. Des victimes qui se sont depuis rassemblées dans un collectif. « Tous les jours, on a de nouvelles victimes, ça va de l’étudiant qui malheureusement a mis toutes ses économies, jusqu’au cadre, président d’entreprise, professionnel… », détaille un membre du collectif. 

Une escroquerie bien rodée, mais pas tout à fait nouvelle. En novembre 2024, nous avions rencontré Maxence près de Lens, lui aussi arnaqué alors qu’il cherchait un véhicule d’occasion. Dans ce soi-disant garage, il avait même pu essayer une voiture en personne. « La voiture était dans un bon état, les papiers étaient disponibles. Je pensais avoir ma voiture le lundi et au final, pas de voiture, plus d’argent », se rappelait-il dans notre reportage (nouvelle fenêtre). 

Pour l’avocat de vingt victimes de ce stratagème, il va être très difficile de se faire indemniser. « Aujourd’hui, j’ai bon espoir qu’on identifie en tout cas les responsables de cette affaire. Là où j’ai une limite, c’est potentiellement sur les poursuites financières. Le problème des professionnels de l’escroquerie, c’est qu’ils organisent leur insolvabilité », souligne Me David Dhote, avocat au barreau de Lille. 

L’avocat conseille, pour prouver que vous détenez la somme demandée, de proposer de régler avec un chèque de banque après avoir récupéré le véhicule.