La limitation de la vitesse à 30 km/h s’impose dans toujours plus de ville.
Plus de 440 communes y sont déjà passées partiellement ou totalement, soit dix fois plus qu’il y a dix ans.
Le JT de TF1 s’en est rendu compte dans le Finistère.
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Le 13H
Rouler en ville, c’est normalement limité à 50 km/h. Mais au Relecq-Kerhuon, c’est 30. Alors, pour certains, difficile de lever le pied de l’accélérateur. « Vous vous rendez compte si je règle ma voiture à 30 km/h ? Elle va se demander ce qui se passe », affirme un homme, facétieux. « C’est moins dangereux, tout simplement. Il y en a qui ont tendance à rouler très vite », souligne de son côté une femme dans le reportage du JT de TF1 visible en tête de cet article. Une autre nuance : « après, sur certains endroits, on a envie d’aller un petit peu plus vite. »
Sur un boulevard du bord de mer, par exemple, la vitesse a été limitée à 30 km/h, car beaucoup de piétons le traversent. Une vitesse à laquelle va devoir s’adapter Géraldine. « Je vais essayer de maintenir le 30. Mais c’est vrai que, quand on regarde les voitures devant, elles sont à plus que ça », notifie cette automobiliste. 95% de la voirie du Relecq-Kerhuon, qui compte 12.000 habitants, est limitée à 30 km/h.
« L’espace routier et urbain est de plus en plus partagé avec différents modes de déplacement. Donc on a travaillé avec l’aide de la Métropole pour regarder la faisabilité de passer la ville à 30, ce qui amène plus de sécurité et de sérénité de façon générale », explique Laurent Péron, le maire de la commune.
Tout ça nous permet d’avoir un centre-ville plus apaisé
Tout ça nous permet d’avoir un centre-ville plus apaisé
Vincent Guivarc’h, conseiller délégué au cadre de vie et déplacement routier à Saint-Pol-de-Léon.
440 villes en France ont passé la majorité de leurs rues à cette limitation de vitesse, soit dix fois plus qu’il y a 10 ans, comme le montre la carte ci-dessous. Avec une forte progression dans les petites villes. Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, est dans ce cas depuis 2023. La commune durcit le ton pour que la limitation soit respectée. L’an dernier, 27 automobilistes ont été verbalisés. « La prochaine fois, il sera davantage vigilant parce qu’il rentre dans une zone limitée », assène un policier à propos d’un conducteur tout juste sanctionné. Et de poursuivre : « La sanction, on est sur 1 point moins et 90 euros d’amende. »
Le but n’est pas de mettre des amendes, mais de rendre le centre-ville plus attractif. « Le bruit dans la commune a été réduit par rapport à la vitesse. Tout ça nous permet d’avoir un centre-ville plus apaisé », détaille Vincent Guivarc’h, conseiller délégué au cadre de vie et déplacement routier à Saint-Pol-de-Léon.
Cela réduit aussi le risque d’accident. Car si un véhicule percute un piéton à 50 km/h, ses chances de survie sont de 20%. À 30 km/h, c’est 90%. Et selon Arzhel Younsi, de l’association de cyclistes Brest à pied et à vélo (Bapav), même les automobilistes peuvent y trouver leur compte. « Ça enlève de la confusion. Il y a moins de panneaux. Les personnes qui habitent dans ces villes veulent pouvoir se déplacer à vélo au sein de leur petite ville, ça le rend aussi possible », assure-t-il.
Une vitesse abaissée partout permet aussi de fluidifier le trafic routier, ce qui, selon un observatoire public, contribue à réduire la pollution.