Pierre Moscovici sait qu’il avance en terrain miné. A la demande du gouvernement, le premier président de la Cour des comptes doit rendre un « état des lieux » sur les caisses de retraite qui, « espère[-t-il], sera indiscutable et indiscuté ». Cette formule prudente, employée vendredi 7 février lors d’un entretien à Sud Radio, suggère qu’il a un petit doute sur la manière dont sera accueilli son diagnostic. Celui-ci doit servir de base à la négociation que les acteurs sociaux vont engager sur la question, mais le risque existe qu’il soit contesté, surtout s’il intègre des hypothèses économiques moins favorables que celles qui avaient été privilégiées jusqu’à maintenant.
En remettant en chantier la réforme de 2023, qui a repoussé à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, François Bayrou a voulu que la réflexion collective s’appuie sur des chiffres robustes. Le premier ministre a, dans cette optique, saisi la Cour des comptes pour une « mission flash », dont les conclusions devraient être dévoilées le 19 février. Elles permettront de se forger une opinion sur les besoins en crédit de notre système par répartition, à « l’horizon » 2035 et 2045, a précisé, vendredi, M. Moscovici.
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