Conçu au départ comme une nécessaire concertation des grandes nations autour des innombrables questions économiques, éthiques et juridiques que pose le développement fulgurant de l’intelligence artificielle (IA), le sommet qui doit se dérouler lundi 10 et mardi 11 février, au Grand Palais, à Paris, tourne de plus en plus au concours de beauté, en version culturiste. Chacun exhibe ses muscles en forme de milliards de dollars pour montrer force et détermination. Avec, comme l’a rappelé le président de la République, Emmanuel Macron, l’idée pour chacun de défendre sa souveraineté et son avenir économique dans le désordre géopolitique actuel. Et pour cela, il faut investir et construire des filières comme au bon vieux temps des plans calcul ou nucléaire.
Aujourd’hui on préfère parler d’écosystème, référence plus biologique et libérale. Celui-ci doit comprendre toute la chaîne du producteur de base au consommateur. Dans le cas de l’IA, celle-ci s’étend de la puce électronique à l’application pour smartphone en passant par les centres de données. Le réveil est venu de Chine avec la révolution de la voiture électrique. L’Occident s’est aperçu que l’empire du Milieu avait construit sa domination en vingt ans d’efforts organisés par l’Etat pour contrôler tous les maillons de la chaîne de valeur, de la mine de cobalt à la voiture finie.
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