Caracas a envoyé deux avions aux Etats-Unis pour rapatrier des migrants vénézuéliens, a annoncé, lundi 10 février, le ministère des affaires étrangères vénézuélien dans un communiqué, dix jours après la visite de l’émissaire spécial de Donald Trump dans la capitale vénézuélienne.
« Le Venezuela informe son peuple et le monde que deux avions sont actuellement en route vers le sol vénézuélien (…) pour transférer sur notre territoire des compatriotes migrants vénézuéliens qui se trouvaient aux Etats-Unis », est-il écrit.
« Le gouvernement bolivarien informe également qu’il a été notifié par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique que certaines des personnes qui rentrent au pays seraient liées à des activités criminelles ou impliquées dans les actions criminelles [du gang tentaculaire vénézuélien] Tren de Aragua », précise le communiqué, qui ne donne pas de détails sur les vols ni sur le nombre de personnes à bord.
Le 31 janvier, un émissaire spécial de Donald Trump, Richard Grenell, avait rencontré le président vénézuélien, Nicolas Maduro, au palais présidentiel de Miraflores, avec pour mission d’exiger que Caracas accepte le retour « inconditionnel » des Vénézuéliens expulsés des Etats-Unis – y compris les membres du Tren de Aragua –, et d’obtenir la libération des « otages » américains détenus au Venezuela. Il était reparti avec six Américains libérés, et le président Trump avait ensuite assuré avoir obtenu satisfaction sur le premier point.
« Nouveau départ »
Washington, qui ne reconnaît pas la réélection de M. Maduro, jugée frauduleuse par l’opposition vénézuélienne, assure n’avoir fait aucune concession, alors que M. Maduro a évoqué un « nouveau départ » dans les relations bilatérales entre deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 2019.
Depuis son entrée en fonctions en janvier, Donald Trump, dont l’immigration est l’un des principaux chevaux de bataille, a retiré le statut de protection temporaire contre l’expulsion dont bénéficiaient environ 600 000 Vénézuéliens en raison de la crise économique et sécuritaire dans leur pays.
Plus de 7,8 millions de Vénézuéliens ont émigré au cours de la dernière décennie, selon les Nations unies. Une partie d’entre eux se trouvent aux Etats-Unis.