Pour la première fois en France, l’ensemble des travailleurs du jeu vidéo sont appelés à faire grève, jeudi 13 février. Sont prévus des rassemblements dans plusieurs villes, comme Paris, Lyon ou Montpellier, pour protester contre les licenciements et les mauvaises conditions de travail du secteur, et réclamer plus de transparence de la part des entreprises et de leurs patrons. Ce sont en tout cas les revendications du Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV), à l’initiative de l’appel à la grève nationale.
Au moment de sa création, en septembre 2017, cette organisation syndicale, qui revendique désormais près d’un millier de membres – dans un secteur qui compte 11 900 travailleurs, d’après les derniers chiffres (2018) de la direction générale des entreprises –, n’était composée que d’une vingtaine d’âmes. Toutes mues par un objectif commun : mettre fin au « désert syndical » dans lequel se trouvait le jeu vidéo français, se souvient Vincent Cambedouzou, délégué syndical au sein du studio français Ubisoft et porte-parole de facto du STJV.
En devenant un corps intermédiaire bien identifié, capable de structurer les mobilisations collectives au sein de diverses entreprises de l’Hexagone, le STJV semble depuis avoir réussi son pari. Fini l’époque où ses quelques syndiqués donnaient anonymement rendez-vous dans des bars vides à des journalistes spécialisés, voilà que les mêmes organisent aujourd’hui des conférences de presse, apparaissent à la télévision sous leur véritable identité et appellent à la grève nationale dans un secteur qui n’en avait jamais connue.
Il vous reste 68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.