Dans son hameau du massif des Aravis (Haute-Savoie), Sylvie (son prénom a été modifié) loue, depuis 2021, un appartement de 45 mètres carrés, de plain-pied, dans une maison aux murs épais, en pierres et crépi, où elle a froid. « Quand je me lève, en cette saison, il fait en général 12 degrés dans la pièce à vivre. Je chauffe aussitôt au bois, dans un fourneau sur lequel je peux aussi cuisiner », explique-t-elle.
Ce matin de février, juste avant le déjeuner, la température est montée à un peu plus de 17 degrés. Mais dans la salle de bains, orientée au nord, il ne faisait pas plus de 8 ou 9 degrés avant qu’elle n’allume son chauffage d’appoint, le temps de prendre sa douche. « Je me suis acheté un petit souffleur électrique, raconte-t-elle. J’ai des radiateurs grille-pain plus larges, datant des années 1970, mais je ne les allume pas. Je n’ose pas consommer trop et dépasser le montant de ma retraite. »
Elle a calfeutré la fenêtre de la salle d’eau, où ruisselaient des gouttes de condensation. Sa ventilation est tombée en panne en 2023. « J’ai prévenu l’agence, mais la propriétaire ne veut pas faire de frais. Donc ça moisit et je ne peux pas laisser sécher ma serviette de toilette. Heureusement que j’ai été élevée à la dure, elle ne pourrait jamais louer ce logement à quelqu’un de la ville », ironise cette retraitée de 68 ans, qui paye 498 euros de loyer (hors charges) et complète sa pension en faisant des ménages.
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