Installer des panneaux solaires risque de devenir beaucoup moins intéressant pour les particuliers.
Le gouvernement envisage de diminuer les aides à l’installation ainsi que les tarifs de revente de l’énergie produite.
Des professionnels partagent leur inquiétude auprès de TF1.
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Initiatives environnementales
C’était un coup de pouce considérable pour le photovoltaïque. « Quand l’État nous a sorti qu’il y aurait des aides pour les panneaux solaires, ça nous a poussés » à franchir le pas, explique Fadia, alors qu’un technicien procède aux derniers réglages de ses panneaux flambant neufs, dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. « Sans aide de l’État, je ne me serais pas lancé dans ce projet. La vie est chère, et ça me serait revenu trop cher », renchérit Abdel, son compagnon.
Jusqu’ici, la politique énergétique incitait les installations photovoltaïques sur les toitures des particuliers. Le couple a ainsi obtenu 1140 euros d’aides pour ces travaux. Mais le 13 février dernier, le gouvernement a annoncé envisager une refonte complète de son soutien à cette énergie sur bâtiments, hangars et ombrières. Le premier volet de ce projet d’arrêté concerne principalement les particuliers. Sur le segment de puissance 0-9 kWc, le soutien sera « recentré sur l’autoconsommation », indique le ministère de l’Industrie et de l’Énergie dans un communiqué, sans mentionner la nature de son soutien.
Le segment 100-500 kWc, qui a connu « un fort dynamisme sur les dernières années », verra de son côté le tarif de soutien ajusté « pour préserver l’équilibre économique des projets, tout en maîtrisant la dépense publique », peut-on aussi lire dans le communiqué.
Les tarifs de rachat seraient aussi revus à la baisse. Sur un an, un foyer revend aujourd’hui pour 383 euros son surplus de production d’énergie. Il faudra désormais compter 120 euros. Une réglementation concernant uniquement les contrats d’installation signés depuis le 1ᵉʳ février. « On avait prévu de créer dix nouveaux emplois cette année. On a d’ores et déjà gelé les recrutements. Le risque avec ces annonces, c’est de devoir se séparer de certains collaborateurs », redoute face à notre caméra Damien Papon, co-fondateur et directeur général du spécialiste du solaire, Soli Énergie.
Des aides également allégées pour les installations sur des bâtiments professionnels. « Les mesures qui ont été annoncées touchent toute la filière solaire en toiture. Les agriculteurs n’auront pas de complément de revenus, les familles n’auront plus de baisses grâce au solaire des factures. Les collectivités sont aussi concernées pour les préaux, les ombrières qui donnent vie à des terrains de tennis. Tout ça, à l’arrêt« , alerte Laetitia Brottier, vice-présidente du syndicat des professionnels de l’énergie solaire.