Il n’y aura pas de révolution à la Comédie-Française. C’est un cavalier à l’élégance quasi aristocratique qui entre en scène pour diriger la maison de Molière, et succéder à Eric Ruf, qui quittera en août son poste d’administrateur général. Avec Clément Hervieu-Léger, nommé mercredi 19 février, l’Etat fait le choix du changement dans la continuité.
Face à deux candidats extérieurs à la maison – l’auteur et metteur en scène Christophe Honoré et le metteur en scène Arthur Nauzyciel, actuel directeur du Théâtre national de Bretagne –, la tutelle a privilégié un homme venu du sérail. Acteur et metteur en scène, âgé de 48 ans, Clément Hervieu-Léger est entré dans la troupe du Français en 2005, et en est devenu le 533e sociétaire en 2018.
C’est aussi un homme d’équilibres. Entre classicisme et modernité, rigueur et sensibilité, fougue et retenue, singularité et goût de la troupe et du collectif. Un chevalier plutôt bien né, qui a longtemps hésité entre la danse, qu’il pratique depuis ses 6 ans, et la haute fonction publique. « La notion de service public m’a été inculquée de naissance, et elle m’a toujours importé », racontait-il dans un entretien en 2018. De naissance, puisqu’il est le fils de deux sociologues – Bertrand Hervieu, spécialiste du monde agricole, et Danièle Hervieu-Léger, labourant le champ religieux et spécifiquement celui du catholicisme – qui ont tous deux dirigé des établissements de recherche (l’INRA pour l’un, l’EHESS pour l’autre).
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