Située sur la Route des Vins d’Alsace, Riquewihr (Haut-Rhin) compte 165 gîtes.
« Un problème » pour les habitants, qui voient l’offre de logement se raréfier.
Une équipe de TF1 est allée à leur rencontre.
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Le 13H
« On a vraiment une recrudescence de logements touristiques », s’inquiète Daniel Klack, maire de Riquewihr (Haut-Rhin). Il scrute une petite porte avec nostalgie. La maisonnette, qui appartenait autrefois à des Riquewihriens, a été transformé en gîte. « On ne se bat pas contre les gîtes et chambres d’hôtes, mais on se bat pour rééquilibrer la location touristique et les habitants », souligne l’élu, dans le 13H de TF1 en tête de cet article.
72 lits de tourisme pour 100 habitants
Il faut dire que Riquewihr a été classé 3ᵉ ville la plus accueillante de France par le site Booking. Ce qui lui vaut aujourd’hui 165 gîtes répartis sur la commune, comme le montre la carte ci-dessous. À Riquewihr, on compte 72 lits de tourisme pour 100 habitants, contre une moyenne de 16 pour 100 habitants au sein de la région Grand Est.
Les communes de la Route des Vins sont particulièrement touchées. « Je ne sais pas si ça a doublé ou triplé, mais ça devient un problème », réagit un passant dans le reportage de TF1 ci-dessus.
À Ribeauvillé (Haut-Rhin), Sabine fixe les annonces affichées en vitrine d’une agence immobilière. Depuis plusieurs mois, elle cherche désespérément une location pour son fils. « On épluche toutes les agences et les sites, partout », se désole-t-elle. « Il ne trouve pas, car les prix des loyers sont exorbitants. Ça devient compliqué », poursuit-elle.
L’offre de logement se raréfie, ce qui entraîne une explosion des prix au sein de la ville. « On n’a plus beaucoup de biens disponibles en location à l’année. Un joli appartement de deux pièces, habituellement à 350 euros, est aujourd’hui à 550-670 euros selon les prestations », détaille l’agente immobilière Sophie Mahon.
On a perdu 200 habitants en moins de 10 ans
On a perdu 200 habitants en moins de 10 ans
Jean-Louis Christ, maire de Ribeauvillé
Des conséquences concrètes sur la vie des communes. « Depuis qu’on a la prolifération des gîtes, on a une baisse de la population. On a perdu 200 habitants en moins de 10 ans, ce qui veut dire que ça a une conséquence sur les écoles. Il y a moins de familles, moins d’enfants, ou encore des fermetures de classe », indique le maire de Ribeauvillé, Jean-Louis Christ.
Face à ce constat, l’élu a décidé de durcir les règles d’installation des gîtes. Désormais, pour louer un bien en meublé touristique, il est obligatoire d’en mettre un autre en location longue durée. « Financièrement, c’est moins intéressant », déplore de son côté Thierry Pauletto, qui tient un de ces gîtes. « Il faut une moyenne qui soit acceptable pour tout le monde. Il faut que les propriétaires aussi puissent vivre, car ils ont engagé beaucoup d’argent dans la rénovation de leur gîte », rappelle-t-il.