Un policier municipal et un agent de circulation se sont retrouvés au cœur de l’attaque au couteau samedi à Mulhouse (Haut-Rhin).
Au lendemain de cet attentat perpétré près du marché, tous deux se sont livrés au micro de TF1.
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Attaque au couteau à Mulhouse
C’est notamment grâce à ces deux hommes qu’il n’y a pas eu plus de victimes ce samedi à Mulhouse. Au lendemain de l’attaque mortelle au couteau survenue à proximité du marché du canal couvert en plein cœur d’un quartier populaire de la ville, un policier municipal et un agent de circulation qui ont fait face à l’assaillant témoignent dans le JT de 20H de TF1.
« Ça fait 12 ans que je suis là, je n’ai jamais entendu cette intonation de voix qui était affolée du collègue qui nous demandait rapidement d’aller au niveau du marché où des collègues avaient été poignardés », explique dans le reportage en tête de cet article Jérôme, policier municipal, en se remémorant le moment où ils ont reçu l’appel.
À cet instant, tous deux n’ont une priorité : arrêter l’assaillant. « Je sors mon arme de service, je le désigne avec mon arme de service et je lui demande de s’immobiliser et je lui dis ‘arrête-toi ou je tire’. Là, en fait, je me pose plein de questions. Je tire, je tire pas ? Je fais quoi ? Je ne pourrais pas vous expliquer ce qui se passe à ce moment-là dans ma tête. Je me pose plein de questions. J’ai hésité à tirer, je le dis très franchement, j’ai hésité à faire feu », témoigne-t-il. « Mais je pense que la population était prioritaire, le bien de la population était prioritaire. Je ne pouvais pas risquer de faire un tir à ricochet. Je range mon arme, je sens ma matraque télescopique et je vise son visage. »
« C’était au niveau du cœur qu’il me visait »
Après avoir porté le coup, Jérôme se jette au sol pour immobiliser le suspect au niveau des jambes. On le voit dans l’extrait diffusé dans le reportage ci-dessus. « Moi, je suis juste là, au sol, en train de lui prendre les jambes alors que mes autres collègues parent en haut. Donc, en fait, il y a eu une réelle cohésion d’interpellation. Naturellement, ça s’est fait. C’était juste incroyable », poursuit l’agent qui a été blessé au niveau du crâne pendant l’interpellation.
Yannick, agent de stationnement à Mulhouse, a lui aussi été blessé pendant l’attaque. Samedi après-midi, il était en service au moment où un homme est venu s’en prendre à lui. « J’ai senti que ce n’était pas normal, sa façon de venir vers moi. Je sentais qu’il se passait quelque chose de pas naturel. Donc, j’ai eu le réflexe de faire un pas de recul. Et quand j’ai fait ce pas de recul, j’ai levé mon bras. C’est ce qui m’a permis de dévier la trajectoire du couteau. Il visait des points vitaux. Mon collègue, c’était au niveau de la carotide. Moi, c’était au niveau du cœur qu’il me visait », décrit-il.
« La pression retombe »
24 heures après les faits, tous deux ont le sentiment d’avoir échappé au pire. « La pression retombe. Il y a des personnes de qui on est proches. Ça fait du bien. On est quelque part heureux de savoir qu’on est tous en bonne santé », confie Yannick.
Les deux hommes veulent désormais avancer sans pour autant oublier cette journée, sans doute à jamais gravée dans leur mémoire. « On ne pourra jamais oublier ça. C’est pas possible, en fait. Et puis, je ne veux pas l’oublier. Je veux que ça soit formateur pour beaucoup de collègues », conclut Jérôme, qui n’aura pas à enfiler son uniforme la semaine prochaine, le temps pour lui de se remettre de ses émotions.