Le narcotrafiquant Mohamed Amra, arrêté le 22 février en Roumanie, a finalement décidé de faire appel de sa détention, mais il pourrait être remis malgré tout dans les prochains jours aux autorités françaises, qui continuent d’interroger vingt-deux suspects en garde à vue. « Comme il conteste sa culpabilité » et qu’il « est victime d’une erreur judiciaire », « nous avons fait appel pour qu’il soit libéré », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) son avocate, Maria Marcu.
La justice roumaine n’a pas encore examiné cet appel, mais il devrait être jugé irrecevable, la décision de le renvoyer dans son pays étant « finale », selon le droit roumain, ont expliqué mardi 25 février des sources judiciaires roumaines à l’AFP. « Nous sommes tout à fait confiants dans l’idée que Mohamed Amra pourra être remis dans les jours prochains », a également assuré mardi matin la procureure de Paris, Laure Beccuau, sur Franceinfo. « Il m’a été confirmé que la décision était définitive et que nul recours, y compris un pourvoi, n’était susceptible de remettre en cause les délais de remise », a-t-elle assuré.
Le multirécidiviste de 30 ans a été arrêté samedi en Roumanie, où il vivait avec de faux papiers depuis le 8 février après avoir été installé par des complices dans un appartement de la banlieue de Bucarest, selon la police roumaine. Surnommé « La Mouche », Mohamed Amra attendait des opérations de chirurgie esthétique avant de fuir en Colombie, selon les autorités roumaines. Il se trouve actuellement détenu sous haute sécurité.
Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger. Un commando en avait alors profité pour attaquer le convoi, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres.
Trois jours après son arrestation, vingt-deux personnes se trouvent toujours en garde à vue en France, a précisé Mme Beccuau mardi. Deux Français ont été arrêtés au Maroc et un autre homme en Espagne. « Un certain nombre de membres du commando pourraient se trouver au sein de ces gardes à vue », a estimé Mme Beccuau.
Selon une source proche du dossier, deux nouvelles interpellations ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.