Les principaux dirigeants européens alliés de Kiev étaient réunis ce dimanche à Londres pour un sommet crucial.
Deux jours après la vive altercation entre Volodymy Zelensky et Donald Trump, ils ont resserré les rangs autour du président ukrainien.
Ils se sont engagés à augmenter leurs dépenses de défense tout en insistant sur la nécessité de conserver un soutien des États-Unis.
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Les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs dimanche à Londres pour soutenir l’Ukraine, en s’engageant à faire plus pour la sécurité en Europe, et davantage s’armer, tout en insistant sur la nécessité de conserver un fort soutien des États-Unis. « L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les États-Unis », a déclaré à l’issue de la rencontre son hôte, le Premier ministre britannique Keir Starmer.
« Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense », a assuré à des journalistes le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, saluant une « très bonne nouvelle ». « Nous devons urgemment réarmer l’Europe », a lancé pour sa part la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle présentera pour cela « un plan global sur la manière de réarmer l’Europe » lors du sommet spécial de l’Union européenne (UE) sur la défense prévu jeudi à Bruxelles, en prônant d’augmenter les dépenses de défense « sur une période de temps prolongée ».
L’unité autour du président Volodymyr Zelensky
Les 18 dirigeants de pays alliés de Kiev, réunis autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont évoqué le besoin de « garanties de sécurité globales » pour l’Ukraine dans l’avenir, qui vont de « la survie économique à la résilience militaire », selon Ursula von der Leyen. « Nous sommes tous déterminés à agir pour une paix solide et durable en Ukraine et pour garantir notre sécurité collective », a écrit de son côté le président français Emmanuel Macron dans un message sur Instagram.
La réunion était l’occasion pour les Européens de resserrer les rangs et d’apporter leur soutien au président ukrainien, 48 heures à peine après sa vive altercation avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche. Ce dernier lui avait reproché de « s’être mis en très mauvaise posture » et lui avait ordonné de faire la paix avec la Russie, faute de quoi les États-Unis le laisseraient « tomber ».
L’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression
L’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression
Donald Tusk à propos de Trump
Assis aux côtés du président ukrainien, chaleureusement salué à son arrivée par plusieurs dirigeants présents, Keir Starmer l’a assuré du soutien, « aussi longtemps qu’il le faudra », de tous les dirigeants assis « autour de cette table ». L’Ukraine est « victime des agressions russes, et cette vérité demeure inébranlable pour tous », a martelé Olaf Scholz, dont le pays est le premier fournisseur d’aide à Kiev depuis l’invasion russe, derrière les États-Unis, avec un total de 44 milliards d’euros. Disant avoir « parlé plusieurs fois avec le président Trump », Mark Rutte a lui assuré que « les États-Unis font partie de l’Otan, ils sont engagés dans l’Otan ».
Et face au président russe Vladimir Poutine, il s’agit d’envoyer le message « que l’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression », a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk, soulignant que « tout doit être fait pour garantir que l’Europe et les États-Unis parlent d’une seule voix ».
Washington fait encore pression sur Zelensky
Pourtant, tel n’est pas le cas jusqu’à présent, Washington ayant encore fait monter la pression dimanche sur Volodymyr Zelensky, en laissant planer l’idée qu’il pourrait devoir partir. « Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre », a déclaré, le conseiller à la sécurité nationale de Trump, Mike Waltz.
Washington et Moscou, qui se réjouit du changement radical de la politique américaine, ont lancé, sans inviter l’Ukraine ni les Européens, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.
Dans ce contexte, et peu avant la réunion de Londres, Keir Starmer a annoncé sur la BBC travailler avec la France sur « un plan pour faire cesser les combats » entre l’Ukraine et la Russie, qui sera présenté aux États-Unis. À l’issue de la réunion, il a promis de mettre en place « une coalition des bonnes volontés » pour défendre un futur accord de paix en Ukraine. « Un certain nombre de pays » ont indiqué vouloir faire partie de ce projet, a-t-il assuré, sans citer de nom.
S’agirait-il de déployer des troupes en Ukraine, comme Keir Starmer et Emmanuel Macron l’ont évoqué ? Dans un entretien à plusieurs journaux français, le président français s’est dit pour sa part prêt à « ouvrir la discussion » sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.
Favorable à « un financement massif et commun » représentant « des centaines de milliards d’euros » pour bâtir une défense commune, il estime que « c’est le moment d’un réveil stratégique, parce que dans tous les pays, il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée ».