Cheveux soigneusement disciplinés sous un béret noir, pull à col roulé sombre, longue jupe bichrome et teint diaphane : quelque chose d’intemporel émane de Myriam Ackermann-Sommer, qui rappelle un peu les résistantes pendant la seconde guerre mondiale. Peut-être parce que c’est auprès de textes plurimillénaires – ceux de la Torah (la Bible hébraïque) et du Talmud (son commentaire) – que cette jeune femme de 28 ans passe le plus clair de son temps, occupée à mettre en lumière leur résonance avec notre époque.
Car la modernité stimule cette ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, agrégée d’anglais, autant que la tradition. Myriam Ackermann-Sommer est devenue, en 2023, la première femme rabbin orthodoxe en France – six femmes, dont Delphine Horvilleur et Pauline Bebe, étaient déjà rabbines, mais au sein du courant juif libéral de France. Myriam appartient quant à elle au mouvement « orthodoxe moderne », très répandu aux Etats-Unis, et qui a pour particularité d’allier observance stricte de la Loi juive et dialogue constant avec la société civile. « Dans le courant libéral, explicite la jeune femme, le rapport à la Loi juive est plus consultatif. De mon côté, j’étais vraiment en recherche de cadre ; j’aime m’interroger sur le sens de telle ou telle pratique. »
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