Le narcotrafiquant Mohamed Amra, poursuivi sur le plan pénal pour son évasion du 14 mai 2024, est également passé, mercredi 5 mars, devant une commission disciplinaire pénitentiaire qui l’a sanctionné de la peine maximale, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche du dossier. Cette peine est de trente jours en quartier disciplinaire, a précisé cette source.
RTL avait révélé que le détenu multirécidiviste, placé à l’isolement dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) après avoir été remis à la France par la Roumanie, était convoqué devant cette commission disciplinaire.
Il a écopé de la sanction maximale pour une faute disciplinaire du premier degré, a précisé la source proche, qui a souligné que des sanctions judiciaires pour cette évasion pourraient aussi être prononcées ultérieurement.
Demande de renvoi rejetée
Lors de cette commission, Mohamed Amra n’a pas été représenté par un avocat, selon la même source. « Il m’avait choisi pour le défendre, mais j’avais un empêchement réel », a déclaré à l’AFP l’un de ses avocats, Lucas Montagnier. « Je regrette que ma demande de renvoi ait été rejetée », a-t-il déploré.
L’homme, aujourd’hui âgé de 30 ans, s’était évadé le 14 mai 2024 alors qu’il avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.
Un commando avait attaqué, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres.
Après neuf mois de cavale, il a été arrêté en Roumanie le 22 février, remis à la France le 25 et mis en examen pour meurtres, tentatives de meurtre, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.
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Pendant sa cavale, il s’est caché notamment à Compiègne (Oise) et à Rouen (Seine-Maritime), a déclaré, mercredi, la procureure de Paris, Laure Beccuau. Alors que 19 suspects, dont Mohamed Amra, remis à la France le 25 février, ont déjà été mis en examen à Paris, et que huit nouvelles personnes sont en garde à vue depuis lundi, la procureure de Paris a précisé qu’il n’y avait mercredi matin pas de nouvelle interpellation.
Fernando D., arrêté en Espagne et suspecté d’être l’un des principaux membres du commando qui a permis l’évasion du narcotrafiquant, va être transféré jeudi en France, a par ailleurs appris mercredi l’AFP de source proche du dossier, confirmant une information de RTL. Surnommé « Abe », cet homme avait été interpellé fin février dans une luxueuse villa disposant d’importants dispositifs de sécurité à Mijas, dans la province de Malaga (sud de l’Espagne).