Les couteaux s’aiguisent au Parti socialiste (PS). Titulaire du poste de premier secrétaire depuis 2018, mais réélu sur le fil au congrès de Marseille en 2023, Olivier Faure a tenté de prendre de court ses rivaux potentiels. Mardi 4 mars, lors d’un conseil national, où était donné le coup d’envoi du congrès du parti, dont l’épilogue aura lieu les 14 et 15 juin, le chef de file des du parti a annoncé constituer en parallèle une équipe pour travailler à un programme présidentiel, bouclé en septembre-octobre. « Le PS devenu plus audible, notre programme est donc plus attendu », justifie Luc Broussy, ancien président du conseil national du PS. Pour ce proche d’Olivier Faure, le moment des grands travaux serait idéal dans la mesure où les divergences de vues se seraient amplement dissipées depuis Marseille. « Nos positions ont eu tendance à s’harmoniser. On peut toujours trouver des clivages, au risque qu’ils soient mineurs voire artificiels », promet-il.
En réalité, la stratégie d’alliances, cruciale à deux ans de la prochaine présidentielle, est le principal point d’achoppement au sein du parti. Alors qu’Olivier Faure plaide pour une « candidature commune » alternative à celle de Jean-Luc Mélenchon, avec comme corollaire un programme coproduit avec les Verts et le Parti communiste, les deux courants minoritaires rejettent donc l’idée d’une « primaire populaire » avec l’ex-« insoumis » François Ruffin ou la cheffe de file des Ecologistes, Marine Tondelier. Ils militent, comme François Hollande, pour un candidat social-démocrate et espèrent même faire revenir au PS les ex-ministres Benoît Hamon et Bernard Cazeneuve, ou des macronistes déçus, comme le député (sans étiquette) de la Vienne Sacha Houlié. Et espèrent raccrocher l’eurodéputé (Place publique) Raphaël Glucksmann, qui a réalisé un bon score aux européennes.
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