Il y a longtemps que le suspense pour le titre de champion de France – promis au Paris Saint-Germain (PSG), vainqueur à Rennes (4-1), samedi 8 mars – s’est évanoui, et ça n’est pas la vingt-cinquième journée de Ligue 1 (L1) qui va ranimer la flamme. En revanche, en s’inclinant, en soirée, dans les derniers instants contre Lens (0-1) à domicile, l’Olympique de Marseille (OM) s’est naïvement mis une forme de pression dans la course à une qualification à la prochaine Ligue des champions, et à une semaine du choc toujours excitant face au leader.
L’OM a poussé, dominé et même frappé sur la barre mais a payé cher, au final, son inefficacité et son manque de tranchant face aux Sang et Or qui évoluaient pour l’occasion… en vert foncé. Le temps additionnel s’écoulait lentement et Lens, décimé par les blessures et les suspensions, défendait avec beaucoup d’acharnement le point du match nul (0-0).
Et puis, sur un long ballon, le défenseur nordiste Deiver Machado a profité d’un espace offert par le positionnement très haut des Marseillais pour aller éliminer Valentin Rongier d’un crochet d’attaquant et servir Neil El Aynaoui dans la surface. Le milieu lensois a alors frappé très fort pour offrir la victoire à son équipe (1-0, 90e +4) – qui remonte ainsi à la huitième place – et mettre l’OM dans une situation délicate.
Les Marseillais (49 pts) peuvent voir les Niçois (46 pts) revenir sur eux, voire les dépasser à la différence de buts, en cas de succès de ces derniers à domicile, dimanche, contre Lyon. Et dans une semaine, l’OM sera au Parc des Princes pour affronter le PSG
Le leader de L1 a, certes, des préoccupations plus importantes avec son déplacement décisif, mardi, à Liverpool en Ligue des champions, mais il n’a pas montré cette saison en championnat l’envie de laisser traîner grand-chose sur le bord de la route.
Les changements de De Zerbi
Pour le match de samedi face à Lens, l’entraîneur marseillais, Roberto De Zerbi, avait réservé quelques surprises dans sa composition de départ, la plus spectaculaire étant la mise sur le banc de Mason Greenwood. Le technicien italien a prévenu qu’il attendait encore plus de son attaquant anglais, remplacé, samedi, par le jeune Bilal Nadir. De Zerbi a également lancé le Bosnien Amar Dedic à la place de Luis Henrique, et installé Rongier en défense pour compenser la blessure d’Amir Murillo.
Sûr de son jeu malgré ces changements, l’OM a livré une première période de qualité, avec comme seul défaut – mais d’importance – de ne pas avoir marqué. Dès la 30e seconde, Dedic a ainsi frappé le premier, avant un festival d’Amine Gouiri, dangereux de la tête (9e) puis du pied (10e) avant de trouver la barre de Mathew Ryan sur un enchaînement de classe (21e). L’Algérien a encore tenté sa chance à la 30e minute, juste avant un coup de tête de Balerdi qui a fini sur le haut de la barre.
Au fur et à mesure que les joueurs de Will Still – qui n’ont eu qu’une belle occasion signée Andy Diouf, annihilée par Geronimo Rulli – reculaient, Roberto De Zerbi faisait entrer des joueurs offensifs – Luis Henrique, Greenwood, Jonathan Rowe, Neal Maupay. Sans résultat. Jusqu’à ce que Machado et El Aynaoui assènent le coup fatal.
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« On a fait un match suffisant pour pouvoir le gagner, même si ça n’était pas notre meilleur match de la saison, a analysé Roberto De Zerbi. Eux ont joué à neuf sur 25-30 mètres. On a eu les occasions nécessaires pour débloquer le match, mais on ne l’a pas fait. »
Derrière l’OM, Monaco, accroché vendredi à Toulouse (1-1), et Lille, vainqueur samedi de Montpellier (1-0) grâce à Jonathan David, restent en embuscade à la quatrième et cinquième places avec cinq points de retard.
« On est dans les meilleures conditions pour défier Liverpool »
Loin – très loin – devant, le PSG continue de caracoler avec, à présent, seize points d’avance sur Marseille. Au Roazhon Park de Rennes, Paris s’est rassuré avant de se rendre en Angleterre, mardi, pour tenter d’arracher sa qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Après avoir manqué d’efficacité à domicile en milieu de semaine face aux Reds, vainqueurs (1-0), les Parisiens ont retrouvé, samedi, de la précision devant le but.
Et notamment l’ancien Rennais Ousmane Dembélé, rentré à l’heure de jeu. Auteur d’un nouveau doublé, ses dix-neuvième et vingtième buts cette saison en Ligue 1 dans le temps additionnel (3-1 puis 4-1), il retrouve de la confiance à trois jours du match le plus important de la saison pour le club de la capitale.
L’attaquant Bradley Barcola avait ouvert le score à la 27e minute, et le « super-sub » Gonçalo Ramos, cette fois titularisé par Luis Enrique pour faire tourner son effectif, a encore une fois marqué (2-0, 50e), continuant de gonfler ses statistiques alors qu’il est peu utilisé : treize buts et cinq passes décisives en vingt-six matches.
Le score est flatteur car Paris a été quelque peu secoué, mais le club repart avec ce qu’il était venu chercher : une victoire sans blessures et un peu de confiance avant le grand défi dans l’enceinte mythique d’Anfield Road.
« On est dans les meilleures conditions pour défier Liverpool, on n’a rien à perdre et on va tout donner pour se qualifier », a déclaré l’entraîneur espagnol du PSG, Luis Enrique. « Après la défaite contre Liverpool, on était tristes mais on s’est remis, on a repris nos esprits », a-t-il souligné, car « on a joué un bon match contre Rennes, qui a bien joué aussi, en particulier en début de deuxième mi-temps ».