Une soirée ponctuée par un discours de victoire, et un discours d’adieu. Pour l’un, elle marque une ascension éclair ; pour l’autre, la fin d’une décennie au pouvoir. Mark Carney a pris la place de Justin Trudeau à la tête du Parti libéral du Canada, en remportant haut la main, dimanche 9 mars, la course à la direction du mouvement. Avec 85,9 % des voix, l’ancien haut fonctionnaire a largement battu sa principale rivale – et amie – Chrystia Freeland, l’ancienne ministre des finances, qui a recueilli 8 % des suffrages. Son départ fracassant, en décembre 2024, avait plongé le gouvernement dans une crise et poussé Justin Trudeau à démissionner.
« Nous avons besoin de grands changements », a martelé le prochain premier ministre comme pour marquer d’emblée une rupture. « Nous faisons face à la crise la plus grave de notre génération », a-t-il ajouté pour donner le ton sur les défis qui attendent le Canada, plongé dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis.
La défense des intérêts canadiens s’est imposée comme le thème principal de cette campagne éclair avec une question sous-jacente : qui sera le mieux placé pour affronter Donald Trump ? Vierge de tout mandat politique, Mark Carney a toutefois capitalisé sur son expérience et sa connaissance des milieux économiques et financiers.
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