La ministre de la culture, Rachida Dati, a annoncé lundi 10 mars avoir confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une « mission d’accompagnement sur la réforme de gouvernance de l’audiovisuel public », maintes fois repoussée mais qu’elle appelle de ses vœux.
Fin janvier, Mme Dati a assuré qu’elle mènerait à son terme « d’ici l’été » cette réforme qui prévoit la création d’une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales – France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Institut national de l’audiovisuel – sous l’autorité d’un ou d’une présidente.
Le texte, à l’origine une proposition d’un sénateur centriste, Laurent Lafon, adoptée par le Sénat en juin 2023, aurait dû être examiné en décembre mais a été retardé après la chute du gouvernement Barnier. Il peine depuis à être inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale en séance publique et son avenir est incertain. L’année dernière, Mme Dati défendait même une fusion des entreprises de l’audiovisuel public mais ce projet avait été suspendu une première fois par la dissolution de l’Assemblée en juin 2024.
Les syndicats dénoncent une « fausse solution »
« Dans la perspective de la confirmation d’un nouveau débat (…) une mission d’accompagnement est confiée à Laurence Bloch », annonce le ministère dans un communiqué. Son objectif sera de « contribuer à la réflexion sur la mise en œuvre des coopérations, les possibilités nouvelles et concrètes de coordination et en particulier les possibilités de renforcer la visibilité des offres de service public », est-il précisé.
Ancien pilier de Radio France, qu’elle a rejoint à la fin des années 1970, Laurence Bloch, 72 ans, a dirigé France Inter de 2014 à 2022, avant de devenir directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de la maison ronde, jusqu’à son départ à la retraite l’année dernière.
« Avec la concurrence des grandes plateformes et l’évolution des usages, il est indispensable que l’audiovisuel public accélère sa transformation », justifie le ministère, invoquant « un enjeu à la fois démocratique et de souveraineté nationale ».
Mais le projet est fortement contesté. Les syndicats de l’ensemble de l’audiovisuel public (Radio France, France Télévisions…) ont notamment dénoncé en février une « fausse solution », dans un texte co-signé par plus de 2 000 élus locaux et parlementaires.
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La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a qualifié de « bonne nouvelle » le « choix de Laurence Bloch », qui « permettra de mettre la radio au coeur des réflexions sur l’audiovisuel public », dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.

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