Entre retrait américain et menace russe, la nécessité d’un réarmement plus ambitieux fait consensus en France et en Europe. Et ce jusque dans l’opinion publique, que le président de la République cherche à sensibiliser. Les dépenses de défense de la France – 50,5 milliards d’euros en 2025 – atteignent tout juste les 2 % du produit intérieur brut (PIB), un seuil fixé il y a dix ans et déjà caduc au regard des enjeux. En comparaison, la Pologne, qui bâtit la future première armée d’Europe, frôle les 5 %, tandis que le Royaume-Uni et surtout l’Allemagne, qui prévoit d’y investir des centaines de milliards d’euros, vont financer dans la durée des dépenses militaires très supérieures à celles de la France.
Face aux déficits abyssaux, aux besoins de financement multiples et avec une pression fiscale record, des observateurs expliquent que la France n’aurait pas les moyens d’un effort supplémentaire. L’idée paraît déconnectée de la situation du pays et de l’opinion publique, mais, alors que le risque de conflit majeur se rapproche, cet effort n’est pas seulement indispensable, il est à notre portée.
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