La Banque de France a prédit, mercredi 12 mars, un ralentissement de la croissance française pour 2025.
L’institution a abaissé de 0,2 point à 0,7% sa prévision, en raison notamment du « regain d’incertitude » lié en particulier aux droits de douane.
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L’Europe mise au défi par Donald Trump
Donald Trump fait souffler un vent de pessimisme. La Banque de France a abaissé, mercredi 12 mars, de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance (nouvelle fenêtre) de l’activité économique française pour 2025. Un net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1%) attribué à l’attentisme en France et aux incertitudes internationales générées notamment par les droits de douane annoncés par le président américain.
En 2025, la croissance sera pénalisée par « le regain d’incertitude au niveau international et par des comportements toujours attentistes face à la situation nationale », a souligné l’institution dans un communiqué (nouvelle fenêtre). La prévision pour 2026 est aussi revue en baisse par rapport à ses projections de décembre, de 0,1 point à 1,2%, tandis que celle pour 2027 reste inchangée à 1,3%.
Les ménages maintiennent l’activité
Alors que le commerce extérieur avait soutenu l’économie l’an dernier, l’activité serait tirée par la consommation des ménages (+1%) grâce à des gains de pouvoir d’achat sur fond d’inflation en décrue. Les exportations et les investissements des entreprises pâtiraient en revanche d’une demande affaiblie et des tensions commerciales internationales.
Le 1ᵉʳ mars, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, s’était dit « optimiste » sur la capacité de la France à atteindre l’objectif de croissance fixé à 0,9% par le gouvernement, sans exclure un ajustement « si nécessaire » après la publication de la Banque de France. Cependant, la croissance moindre attendue par la Banque de France « ne remet pas du tout en cause la capacité à atteindre la cible de déficit » public à 5,4% du PIB, même si « cela peut exiger, en cours d’année, des mesures du côté des dépenses », a souligné son chef économiste, Olivier Garnier, à la presse.
Outre l’effort budgétaire, les projections intègrent l’augmentation des droits de douane imposée par Trump à la Chine, et les mesures de rétorsion de celle-ci. En sont exclues les tensions commerciales avec l’Europe, le Canada et le Mexique, qui renforcent toutefois l’incertitude, et la hausse des dépenses de défense. Dans cet environnement morose, la Banque de France prévoit un tassement de l’inflation. Après 2,3% en 2024, elle est attendue à 1,3% (-0,3 point) en moyenne annuelle en 2025 grâce au recul des prix de l’électricité et à la décélération dans les services.