Cultiver un potager peut faire peur.
Taille, endroit, légumes à produire… Tout un tas de critères sont à prendre en compte avant de commencer.
Pierre le cultivateur délivre de précieux conseils pour se lancer dans Bonjour! La Matinale TF1.
Suivez la couverture complète
Initiatives environnementales
Vous rêvez d’avoir un potager à faire blêmir vos voisins ? Pierre le Cultivateur a la solution pour vous. Dans Bonjour! La Matinale TF1, le spécialiste du jardinage nous délivre ses précieux conseils pour devenir l’as de la binette. Mais avant toute chose, il rappelle qu’il faut être conscient du temps que l’on a à accorder à cette activité. Ce laps de temps va nous permettre de définir la surface maximum que pourra faire notre jardin. En la matière, l’expert est formel : mieux vaut y aller petit à petit et augmenter la surface totale du potager d’année en année. « Moi, par exemple, j’ai commencé avec trois surfaces de 10 mètres carrés. Ensuite, j’ai agrandi la seconde année avec six surfaces supplémentaires de 10 mètres carrés. Et aujourd’hui, j’ai plus de 200 mètres carrés de potager », raconte Pierre.
Prenons une surface de 50 mètres carrés, c’est ce qu’il faut « pour un couple avec deux enfants. Ça permet d’avoir suffisamment de légumes pour avoir suffisamment de repas tout au long de l’année ». En revanche, pour un tel potager, il faut consacrer du temps. Les spécialistes parlent de cinq heures en moyenne par semaine. « Je pense que 50 mètres carrés, c’est plus dix heures par semaine plutôt que cinq », tempère Pierre le cultivateur. Reste à savoir ce que vous pourrez cultiver sur une telle surface. Pour un potager de 50 mètres carrés, « on oublie tout de suite les pommes de terre », prévient l’expert. Et pour cause, « ça prend beaucoup trop de place ».
Définir l’emplacement idéal
Une fois que l’on s’est accordé sur la taille du potager et les légumes que l’on souhaite produire, reste à déterminer l’emplacement de notre petite activité. « Un arbre pourra protéger vos cultures les plus fragiles des rayons directs du soleil et il protégera aussi vos cultures du vent », conseille Pierre. En effet, « en cas de forte rafale, le vent peut aller jusqu’à coucher vos cultures à même le sol ou pire, casser les branches ». Mais ce n’est pas son seul inconvénient. « Le vent peut aussi être à l’origine d’un ralentissement de la croissance de vos plants ou faire monter en graine de façon précoce certaines cultures, comme celle des épinards », ajoute-t-il.
Toutefois, la solution de l’arbre présente un gros défaut : l’ombre. Néanmoins, ce problème sera différent selon où l’on habite dans l’Hexagone. « Si on habite en Normandie, l’arbre peut créer beaucoup de problèmes puisqu’on est au nord de la Loire. Donc, on va avoir une ombre portée qui va être trop importante. Alors que si on est dans le sud de la France, bien au contraire, l’ombre va permettre aux cultures de ne pas cramer avec ce soleil trop fort », détaille le spécialiste. Il faudra donc bien choisir les légumes que l’on veut produire. « Les légumes du soleil, aubergines, poivrons, piments, tomates, il faut huit à dix heures d’ensoleillement quotidien. Alors que les épinards, à l’inverse, ils ont horreur de la chaleur. Donc, on va les cultiver, eux, plutôt à l’ombre. Et ils n’ont besoin que de quatre heures d’ensoleillement », liste-t-il.
Comment démarrer son potager ?
Une fois l’emplacement défini et le type de culture choisi, il faut passer à l’action. « Une fois que vous avez retiré l’herbe, il faut faire une analyse de votre sol pour voir si vous avez une terre calcaire, une terre acide et de la vie dans votre sol », explique Pierre le cultivateur. Il existe trois tests. « On va utiliser du vinaigre blanc, de l’eau déminéralisée, du bicarbonate de soude et on va enterrer un slip », énonce-t-il. Ensuite, « on va prendre des échantillons de terre de notre jardin. Donc là, j’ai deux terres différentes, une sur des bordures près d’un arbre et la terre de mon potager. On va venir y ajouter, dans un premier récipient, du vinaigre blanc. Et dans le second récipient, on va venir ajouter de l’eau déminéralisée et un peu de bicarbonate de soude et on mélange », détaille l’expert.
« Si on observe une petite réaction, c’est qu’on a une terre calcaire », indique Pierre. Dans les terres calcaires, il est possible de cultiver des tomates, des aubergines, etc. En revanche, si le test aboutit à de la mousse et des bulles, c’est qu’on a une terre acide. « Donc là, on est plus sur des cultures de pommes de terre, de panais », affirme-t-il. Pour ce qui est du test du slip, il faut l’enterrer à 15 cm de profondeur, attendre un mois, puis le retirer. Si le slip s’est complètement désagrégé, c’est qu’il y a beaucoup de vers qui sont venus le manger, et donc cela signifie qu’on a de la vie.