C’est son moment. Après trois ans de guerre en Ukraine et le basculement géopolitique provoqué par le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, Sébastien Lecornu sort de l’ombre. Une épreuve pour le discret ministre des armées, qui « n’aime pas la lumière », selon son entourage. Il était pourtant, jeudi soir 13 mars, en « prime time » dans « L’événement », sur France 2, débit rapide et maîtrise des dossiers, pour expliquer que la menace russe est « durable ». « Nous ne sommes pas en guerre, mais plus complètement en paix », a alerté l’ancien maire de Vernon (Eure), 38 ans, qui a survécu à tous les changements de gouvernement depuis 2017.
L’après-midi, Sébastien Lecornu recevait les responsables parlementaires, aux côtés du premier ministre, François Bayrou, pour une réunion d’information avec l’état-major de l’armée et les services de renseignements sur les aspects les plus sensibles du dossier ukrainien. Marine Le Pen et Jordan Bardella pour le Rassemblement national, Mathilde Panot et Manon Aubry pour La France insoumise, les socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner, Sarah Knafo (Reconquête) ou Raphaël Glucksmann (Place publique) notamment, étaient autour de la table. Une réunion de trois heures trente, à huis clos et sans téléphone portable. « On s’est tus avec François Bayrou, et on a laissé les techniciens expliquer », a décrit le ministre des armées sur France 2, ne laissant rien transparaître des crispations qui ont précédé cette séance singulière.
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